Pause café

Il est assis face à moi dans le canapé. Je le regarde avec attention. Sa nudité pourrait être agressive mais il n’en est rien. Au contraire. Il s’expose à moi dans toute sa vulnérabilité. Sans sexualité mise en avant. Et je me dis que cela peut être touchant un homme sans habits.

Nous n’avons pas encore échangé le moindre mot. Ça ressemble à un round d’observation. Un moment où chacun de nous deux jauge l’autre. Que pense-t-il de moi ? Je suis plantée, debout, sans trop savoir quoi faire. A-t-il, sans faire rien, une emprise sur moi ? J’avale ma salive.

Et puis, prise d’une inspiration subite, je fais glisser ma robe au sol. Il est nu face à moi ? Que je le sois aussi. Mais il reste de marbre à la seule exception de son regard qui brille. Un encouragement ? Je prends mes seins en main et me penche vers lui. Il demeure immobile.

Je ne sais plus que faire. Il me donne envie de venir près de lui mais sans m’y inviter. Alors je reste là, ma poitrine en paumes et le buste penché.

Voudrait-il voir mon cul ? Je me retourne alors et je cambre mes reins. J’ai l’exquise impression que son regard me fouille.

Je suis toute mouillée. Et s’il sent mes parfums il sait que je suis prête. Mais je n’ose bouger.

J’entends un léger bruit. Comme un tapotement. Je me tourne vers lui. Il a la main posée sur le cuir du sofa comme s’il me priait de venir près de lui. Je ne respire plus.

Et puis il parle enfin :

« Viens t’asseoir près de moi. Je t’offre un expresso. »

La tasse dans la main il m’adresse un sourire et je viens me poser tout à côté de lui.

J’ai calé mon visage au creux de son épaule. Il sent bon et l’odeur de son corps, mêlée à celle du café m’enivre.

Nous restons un moment collés l’un contre l’autre. Et puis je prends la tasse, en boit une gorgée. C’est aussi doux qu’amer et le feu coule en moi. Je lui vole un baiser. Mes lèvres sont voraces.

Il reprend maintenant sa tasse entre ses mains et la pose.

Puis il m’ouvre ses bras.