Elle est de ces femmes que l’on dit belles à peindre. Et j’ai eu moi aussi envie de la croquer. Alors je lui ai fait prendre la pose et ai sorti ma toile, mon chevalet et mes pinceaux.
Mais, au moment de dessiner le premier trait, l’angoisse m’a étreint. Étais-je le mieux placé pour coucher son corps sur quelque support que ce fût ? Et quand bien même. Fallait-il la figer, elle dont les courbes semblaient en mouvement même alors qu’elle était immobile ?
Elle a vu que j’étais troublé, incapable du moindre coup de pinceau. Alors elle m’a dit « viens m’aimer » et m’a tendu ses bras. Je me suis fondu en elle et j’ai oublié toutes mes craintes.
Le tableau que j’ai fait d’elle après notre étreinte restera à jamais mon chef d’œuvre.