
La Fête des Mères. Un moment imposé de la fin du printemps dont je pensais être dispensé au vu de mon éloignement géographique de la mienne. J’avais tout de même sacrifié à la tradition en faisant livrer un bouquet agrémenté d’une carte mais je pensais m’en tenir là et passer ma journée à glander.
C’était sans compter sur l’appel d’une amie sur le coup de midi. Je ne pouvais décemment pas passer cette journée seul et confiné chez moi. Elle m’avait donc invité à prendre une part de dessert et un café chez elle. Convoqué plutôt m’étais-je dit en raccrochant. Mais je ne pouvais rien lui refuser et elle le savait bien. Sans compter que, si j’avais bien lu tous ses sous-entendus durant la conversation, je n’allais pas le regretter.
Je me pointai donc à l’heure dite devant son immeuble. Premier puis deuxième digicode, ascenseur jusqu’au cinquième, je connaissais le chemin par cœur. C’est lorsque je sonnai à sa porte que les choses basculèrent. Car ce ne fut pas elle qui m’ouvrit mais sa réplique à vingt ans près. Et si j’aimais la fraîcheur trentenaire de mon amie avec qui j’avais eu quelquefois l’occasion de jouer, la version un peu plus mûre me troubla carrément. C’était le même regard gris et rieur, avec juste quelques pattes d’oies d’oie pour les souligner. La même bouche gourmande, à peine moins pulpeuse mais tout aussi rouge.
Elle me considéra, légèrement interloquée, ce qui fronça sa ride du lion et ses yeux virèrent à l’acier. Je baissai les miens. Pour tomber sur un corps visiblement entretenu par une pratique assidue du sport qu’une combinaison pantalon noire mettait tout à son avantage.
- Vous êtes ?
Je me redressai, rouge de confusion.
- Laisse maman, c’est un ami qui vient pour le café.
Un sourire éclaira le visage de la cerbère maternelle et elle s’effaça pour me laisser entrer
- Les amis de ma fille sont les miens. Surtout quand ils sont aussi appétissants. Vous arrivez à point nommé pour le dessert.
Le tout agrémenté d’une tape sur les fesses au moment où je passai devant elle. Je ne savais plus où me mettre. Heureusement que mon amie vint à mon secours.
- Je vois que les présentations sont faites. Entre donc et mets-toi à l’aise.
Elle me fit asseoir sur le canapé. Sa mère me rejoignit. Très près. Au point que je pouvais sans peine déterminer qu’elle portait la version mandarine basilic d’aqua allégoria de Guerlain avec juste un trait des senteurs de son corps. Sa cuisse se pressait contre la mienne. Je commençai presque aussitôt à durcir dans mon pantalon
- Je vais chercher le dessert et les cafés soyez sages
Mon amie disparut dans la cuisine, me lassant seul avec sa mère. Dont le regard avait changé du tout au tout vis à vis de moi. Elle ne cilla pas quand elle posa sa main sur ma braguette. Je faillis pousser un cri, que je parvins tant bien que mal à étouffer dans une fausse quinte de toux.
- Vous allez bien ? Je crois que oui si j’en crois ce que j’ai sous les doigts mais je préfère m’en assurer. Vous permettez ?
Je n’eus pas le loisir de répondre. Elle écrasa sa bouche sur la mienne. Je la saisis à la nuque et lui rendis son baiser.
- Maman ! Je ne peux pas te laisser tranquille cinq minutes ! Tu es incorrigible !
La lueur de malice que mon amie avait dans les yeux prétendait le contraire.