
Je n’attends personne ce matin. Pas plus que personne ne m’attend. Et cela tombe bien. Je vais pouvoir prendre du temps pour moi. Et pourquoi pas aller paresser un peu au jardin ?
La Bialetti est en train de chauffer et, en attendant qu’elle ne chante, je regarde par la fenêtre ouverte. Le ciel est bleu azur, le soleil darde ses rayons et l’air est doux. Qu’il va être agréable de siroter mon café dehors dans un transat.
Je suis en train de m’en délecter d’avance lorsque j’entends frapper à ma porte. Ma première réaction est d’ignorer l’importun. D’autant plus qu’il me faut retirer la cafetière du feu avant que cela ne bouille et gâche ainsi mon blend de printemps et, par là même, mon plaisir.
Les coups recommencent. On insiste visiblement. C’est peut-être important finalement. Mais ma priorité reste de me servir une tasse avant d’aller voir ce dont il s’agit. Et c’est donc le breuvage à la main que je traverse le couloir entre la cuisine et l’entrée.
J’ouvre. C’est une factrice. Une nouvelle probablement, parce que je ne la connais pas. Elle tient un colis que je n’attendais pas et, bouche bée, se met à rouler de grands yeux alors que je la salue.
C’est quand, toujours sans dire un mot, elle pointe son index dans ma direction, que je réalise soudain : tout à ma rêverie matinale, je suis allé l’accueillir en peignoir. Et je n’ai pas noué ma ceinture.