R. I. P

Mots contraints : Nom, rien, épitaphe, derrière, monde, truand, cour, trivial, pleurer

De lui il ne reste presque rien, seulement un nom sur une pierre plantée dans le sol. Pas la moindre épitaphe comme si le monde n’avait pas voulu garder le moindre souvenir de lui.

Et pourtant, elles sont nombreuses à venir pleurer sur sa tombe toutes celles qu’il a séduites car il était loin d’être trivial lorsqu’il faisait la cour à une dame. Et sa légende perdure car on dit que se frotter le derrière sur sa modeste stèle apporte l’extase à quiconque le fait. 

Quel dommage qu’il ait voulu mettre dans son lit la femme de ce truand, il en a payé les conséquences au prix fort.

Pause café

La pause de midi est bienvenue et j’en profite sur le canapé de jardin qui a été installé sur un des patios du bâtiment. Il y a de l’ombre, un petit courant d’air et prendre le café tranquille ici est des plus agréables. Il est toutefois étrange que je sois seul à en profiter mais je ne vais pas bouder le plaisir de ma quiétude.

Je suis à présent plus allongé qu’assis lorsque quelqu’un débarque et je dois reprendre une posture un peu moins avachie, question d’image. L’apparition me trouble quelque peu car elle est pour le moins inhabituelle. Que vient faire une femme en combinaison pantalon noire très ajustée et sandales à talons aiguille dans une pépinière de start ups en biotechnologies ? Je vois plutôt des gens en tenue relax, limite short et claquettes alors me retrouver face à quelqu’un presque prêt pour une soirée à de quoi me faire m’interroger. 

— Vous permettez que je m’assoie ? L’expresso doit avoir une tout autre saveur ici. 

Je remarque juste maintenant qu’elle a une petite tasse à la main. 

— C’est un lieu public et je m’en voudrais de vous refuser une place

— Vous pourriez avoir envie d’être seul. 

— J’ai eu mon temps de solitude et il en faut pour tout. 

— Merci. 

Le canapé forme un U et elle vient s’installer à ma perpendiculaire, juste assez près pour que nos genoux s’effleurent. Est-ce cette proximité ? Son accent indéfinissable ? Probablement un peu des deux mais je sens mon sang affluer à mes tempes ainsi qu’entre mes jambes tandis qu’elle entame la conversation. Elle est curieuse comme une pie et si, au début, ses questions portent sur mon rôle ici, cela tourne très rapidement au personnel sans que je ne puisse m’empêcher de me livrer et, comme elle ne me cache rien, une bulle d’intimité se forme.

Je désire follement cette femme et lorsque sa main vient se poser sur ma cuisse, c’est comme si une décharge électrique me traversait le corps. 

— Je peux vous baiser ? 

— Euh, vous voulez dire embrasser je suppose 

— La subtilité du français, c’est vrai, mais peu importe. 

Elle se penche vers moi et ses lèvres happent les miennes. Nous perdons alors tout contrôle et nous nous enlaçons, tout aussi pressé l’un que l’autre de découvrir notre peau. Elle conserve toutefois l’initiative et ouvre ma braguette, libérant ma queue qui se tend vers le ciel et qu’elle prend entre ses doigts avec une infinie douceur qui manque me faire décharger. Je suis effaré par son audace, il y a des bureaux dont les fenêtres donnent sur le patio où nous sommes et, paradoxalement, je n’ai qu’une seule envie, qu’elle continue. Ce dont elle ne se prive pas puisque, après quelques instants d’une délicieuse masturbation, sa bouche rouge sombre prend le relais de sa main et sa langue vient affoler mes sens en dansant sur mon gland et ma hampe. Je ne peux pas lui cacher que je ne vais pas tenir très longtemps à ce rythme et cela semble lui convenir car elle redouble d’efforts jusqu’à ce que, vaincu, j’explose au fond de sa gorge. Elle me boit jusqu’à la dernière goutte et me nettoie ensuite comme une chatte le ferait à ses petits en ronronnant de plaisir. Je me suis heureusement empêché de crier le mien car je me rends compte du fait que si tous les stores sont baissés autour de nous, certaines fenêtres sont ouvertes. Je m’apprête à la remercier de ce moment lorsqu’elle vient appuyer son index sur mes lèvres.

— Chut ! Ne dites rien, je suis persuadée que nous nous reverrons très vite et nous verrons alors comment se jouera la revanche.

Elle se lève, m’adresse un geste grâcieux du bout des doigts et disparaît dans le bâtiment, me laissant quelque peu hébété. Je finis toutefois par reprendre mes esprits et retourne à mon bureau. J’ai un message de mon patron qui m’invite à une visio avec la nouvelle directrice administrative d’une société partenaire qui se trouve dans la même pépinière. Son nom m’apprend qu’elle vient d’Europe de l’Est et une rapide recherche LinkedIn me montre qui elle est. Je suis très heureux qu’on me délègue cette tâche.

Canicule (2)

Nous avons eu un peu de répit en ce début d’été mais la réalité nous a rattrapés et le thermomètre affiche plus de trente degrés dès midi passé, ce qui m’oblige à repenser ma vie comme chaque année. Exit donc les grasses matinées, si je veux profiter d’une relative fraîcheur je dois me lever avec le soleil, je me rattrape en faisant la sieste calfeutré chez moi durant une bonne partie de l’après-midi. 

C’est ce à quoi je suis en train de livrer, bercé conjointement par le ronronnement de la climatisation et une playlist chillwave, lorsque la sonnette retentit. Je commence par maudire silencieusement l’importun mais je finis par me raviser : c’est peut-être important, sinon qui viendrait me déranger à une heure pareille ? Le hic c’est que je suis nu sur mon lit et je prends juste la peine de passer un peignoir avant d’ouvrir. 

  • C’est pourquoi ?

Ma voisine m’adresse un sourire gêné avant de me répondre. 

  • Je crois que mon chat est passé par la terrasse pour venir se réfugier chez vous et fuir l’étuve qu’est devenue mon appartement mais je crois que je vous dérange. 

Ce n’est que lorsque je comprends vers où elle a baissé les yeux que je réalise que je n’ai pas attaché ma ceinture et que les pans de mon peignoir ne cachent rien de mon anatomie. Quelque peu confus je les rabats devant moi. 

  • Vous me laissez le temps de passer quelque chose d’un peu plus décent ? Nous le chercherons ensuite. 

Je n’ai pas le loisir d’en dire plus, j’ai à peine eu le temps de voir son sourire devenir trouble avant qu’elle ne me pousse à l’intérieur et me plaque contre le mur. Elle est plus grande que moi, proportionnée en conséquence, et je comprends vite qu’il est inutile de résister lorsque sa bouche s’écrase contre la mienne tandis que sa main gauche vient m’agripper le paquet. 

  • Mon chat est en sécurité et il finira bien par ressortir, ma chatte en revanche demande plus de soins. Il fait bon chez vous, une température idéale pour baiser, ne trouvez-vous pas ?

Je parviens à me dégager de son étreinte et, reprenant un peu de contenance, attrape un de ses seins à travers le tissu léger de sa robe. 

  • La chambre ? Le canapé du salon ? Il y a un bloc dans chaque pièce. 
  • Le lit c’est d’un classique !

Je me le tiens pour dit et, tandis qu’elle se débarrasse du peu de vêtements qu’elle porte, je file à mon frigo.

  • Je crois que j’ai de quoi vous rafraîchir et vous réchauffer 

Elle s’est assise et regarde avec gourmandise le seau de glaçons que je dépose sur la table basse. 

  • C’est une excellente idée que de souffler le chaud et le froid. 

Elle s’allonge et je contemple un moment son vaste corps avant de saisir un cube de glace avec lequel je commence à décrire de lents cercles autour de ses tétons qui ne tardent pas à durcir. Elle soupire de plus belle lorsque, agenouillé à côté d’elle, c’est ma bouche qui prend le relais tandis que ma main descend le long de son ventre. Elle pousse même un petit cri de surprise lorsque j’appuie le glaçon sur ses nymphes avant de le faire disparaître dans son vagin mais reprend vite ses esprits. 

  • Je suis assez trempée, vous savez ? Il est inutile d’ajouter de l’eau et pour ce qui est de la chaleur qui embrase mon ventre, il faut un instrument bien plus gros que ce que vous venez de me mettre. Ça par exemple. 

Ses doigts se sont refermés sur ma tige et décrivent un lent va et vient qui me fait rapidement grossir. Nous nous caresssons mutuellement durant quelques minutes avant de passer aux choses sérieuses. Un préservatif sorti de je ne sais où (probablement de son sac qui gît au pied du canapé et que je ne remarque que maintenant) me coiffe désormais la queue et, à force de contorsions, je me retrouve face à ses cuisses largement écartées, prêt à plonger en elle. Elle me guide jusqu’à l’entrée de son sexe et, une fois que mon gland est entré, referme ses jambes sur mes reins, me faisant ainsi glisser au fond de sa chatte. C’est elle qui mène la danse par ses mouvements de bassin et je me sens comme le simple objet de son plaisir. C’est plutôt agréable et quand bien même je voudrais prendre l’initiative, l’étau de ses cuisses me l’interdit. 

Elle se baise donc avec moi un long moment jusqu’à ce que je la sente se contracter et qu’elle pousse un long cri satisfait avant de me libérer. 

  • C’est l’heure de la douche à présent, viens ! 

Je comprends très bien où elle veut en venir et retire la capote avant de me branler frénétiquement au-dessus de ses seins que je finis par asperger de longs jets de foutre qu’elle étale ensuite de ses mains avant de porter ses doigts à sa bouche. La température a augmenté dans la pièce avec toute cette agitation et je lui propose de passer sous la douche, une vraie avec de l’eau froide avant de prendre un verre, ce qu’elle accepte volontiers. 

  • Je crois que je vais souvent te demander l’asile climatique cet été, tu sais joindre l’utile à l’agréable. Et dire que si Gizmo n’était pas entré chez toi, j’aurais loupé tout ça. Ah ben tiens, le voilà. 

Son chat est couché sur un de mes fauteuils, juste sous le flux d’air frais et dort comme un bienheureux. Il doit être là depuis le début mais tout à nos affaires nous ne l’avions pas remarqué dans la relative pénombre de la pièce. Nos ébats ne semblent en tout cas pas l’avoir dérangé le moins du monde. Il doit avoir l’habitude à ce que j’ai pu juger du caractère entreprenant de sa maîtresse. Je le lui fais remarquer, ce qui la fait rire aux éclats. 

  • Tu as carrément raison, et si maintenant il rapporte, ça ne va pas s’arranger ! 

Je me sens tout à coup comme une petite souris. 

Baguettes

Nous sommes au restaurant japonais ce soir et tout se passe bien. La personne que j’ai fini par inviter après une longue période de chat sur une application de rencontre s’avère être tout aussi charmante dans la vraie vie que dans le monde virtuel et je me dis que la soirée va être bien agréable. Nous ne nous sommes pas encore embrassés mais il y a eu des signes sous la table qui ne trompent pas et je crois, je suis persuadé même, que le désir est partagé. 

Nous décidons de filer sitôt la dernière bouchée avalée et, si je gagne la bataille de la carte bancaire, je ne comprends en revanche pas pourquoi elle tient tant à acheter un lot de baguettes à l’établissement. Cela n’a finalement aucune espèce d’importance quand, une fois dehors sous la voûte étoilée, elle se jette sur moi et me colle sa langue tout au fond de la gorge tout en me massant l’entrejambe, et sans se soucier à présent de qui pourrait nous voir. J’aime les femmes qui savent ce qu’elles veulent, j’ai même tendance à me laisser mener par le bout du nez, et la situation m’excite au plus haut point. 

Le trajet me semble bien long jusqu’à l’hôtel qu’elle a choisi mais, une fois à l’intérieur, le jeu en vaut la peine. Nous nous arrachons mutuellement nos vêtements tout en nous dévorant la bouche et, très vite, nous nous retrouvons au lit. Elle s’avère être une merveilleuse amante, m’offre tout ce dont j’ai envie et m’amène à des sommets de plaisir que je ne soupçonnais pas. 

Je gis sur la couette, un peu anéanti par tant émotions mais je ne suis pas au bout de mes surprises car elle se lève et revient avec le lot de baguettes qu’elle a acheté quelques heures auparavant. 

  • Tu es prêt ? 

J’avoue ne pas bien comprendre et le lui fais savoir 

  • Tu as bien profité de moi c’est à mon tour maintenant, tu ne vois pas où je veux en venir ? 
  • Pas vraiment, non, comment des baguettes peuvent être érotiques ? 
  • Si tu le veux bien, tu vas m’offrir ton cul et je vais essayer d’y faire entrer le maximum, c’est un jeu de dilatation progressive divin, tu verras, et ne me dis pas que tu crains pour ton œillet, je t’ai trouvé très souple de ce côté là tout à l’heure et tu semblais adorer que je t’explore. 
  • Force m’est de reconnaître que, quand tu me suçais avec deux doigts en moi, je prenais un pied d’enfer mais tout de même 
  • Tu ne veux pas alors ? 
  • Bien sûr que si ! Ce ne sera pas là première fois que je prends quelque chose par là, ni la dernière, c’est seulement que là, les accessoires me semblaient bizarres. 
  • Tu vas adorer alors, j’en suis sûre. 

Je me mets en position, à quatre pattes sur un drap de bain, le visage dans l’oreiller et les fesses bien relevées pour lui en donner l’accès et le jeu commence. De façon très modeste au début. Quelques baguettes jointes dans un préservatif. Ce n’est pas plus gros que ce que j’ai coutume de recevoir et je finis de me détendre complètement. La sensation de remplissage vient au bout d’un moment quand, à chaque fois qu’elle en rajoute une, la pression sur mes parois se fait plus présente mais, si j’avais peur d’avoir mal, c’est tout au contraire une plénitude incroyable qui me gagne au fur et à mesure de l’exercice.

C’est elle qui siffle la fin de la partie. 

  • Je crois que, pour une première, tu en as reçu assez mais Dieu ce que tu peux être beau ainsi ! Je peux prendre des photos ? 
  • À la seule condition que tu les partages avec moi. 
  • Tes désirs sont des ordres. 

J’entends le déclic de l’obturateur derrière moi, très curieux à présent de voir ce que cela donne et je suis exaucé lorsque, après avoir tout retiré, elle me montre l’écran de son téléphone. Il n’ y avait pas moins d’une trentaine de baguettes qui m’écartelaient, formant un cercle quasi parfait et d’une obscénité incroyable. Je la remercie pour ce moment. 

  • Merci à toi de me l’avoir accordé, je crois que nous n’en sommes qu’au début. 

Je ne sais pas si elle parle seulement de l’ouverture de mon cul ou plus généralement de notre relation, mais je partage son opinion et c’est heureux que nous finissons par nous endormir après une bonne douche.  

L’habit

Mots contraints : Conserve, complet, célibataire, sombre, matinée, coup, sauvage, clé, vivre 

Je conserve toujours dans mon dressing ce complet veston sombre que j’avais acheté alors que j’étais jeune célibataire. Figurez-vous que, en plein milieu de la matinée au boulot, je m’étais fait alpaguer dans la réserve aux fournitures par l’assistante personnelle du patron et que ce coup tiré debout contre une armoire fut un des plus sauvages que j’aie connu, unique hélas puisqu’elle avait été virée peu de temps après. . 

Vous comprendrez donc pourquoi il est une sorte de fétiche pour moi et pourquoi je le garde sous clé. Il ne me va plus très bien mais, quand je le passe, je vis cette rencontre à nouveau et ça me fait du bien. 

Exfiltration

Mots contraints : Rubis, chef, colère, foule, attendre, vie, dédale, désordre, cercle.

Une foule en colère nous attend dehors parce que, parmi nos chefs d’accusation, se trouve celui de débauche et que désormais, dans ce pays, c’est passible de pendaison. Il nous faut donc nous enfuir dans un dédale de couloirs jusqu’à un véhicule qui nous conduira discrètement à la frontière.

Nous avons payé notre passeur rubis sur l’ongle et tout devrait bien aller mais quel désordre cela a-t-il engendré de vouloir pimenter notre vie en fréquentant des cercles libertins. 

D’ailleurs, je me demande bien qui a pu nous dénoncer.

Jeu de piste

Cela avait commencé d’une façon tout à fait banale : une discussion entre collègues sur les balades à faire à la campagne non loin de notre lieu de travail sur un whatsapp partagé et puis s’était produit le petit couac : la chef de production avait posté une photo de ses fesses nues surplombant un cairn. L’image n’était pas restée très longtemps sur le fil avant qu’elle ne l’efface mais suffisamment pour que je la remarque. Je la connaissais bien, nous avions déjà échangé sur une certaine liberté de mœurs que nous partagions et ce cliché devait être un défi que lui avait lancé un de ses galants. J’avais donc décidé, après mûre réflexion, de lui envoyer un petit message humoristique sur les ciseaux de la censure. S’il y avait quelqu’un qui pouvait se le permettre, c’était bien moi. La réponse n’avait pas tardé :

Tu as reconnu l’endroit ?

J’avais été contraint de répondre par la négative, je n’étais pas familier de tous les sentiers de randonnée de la région et j’étais persuadé que celui qu’elle avait malencontreusement partagé n’était fréquenté que par quelques initiés.

Tu aimes les jeux de piste ?

Je n’avais pas eu la moindre hésitation quant à la nature de cette proposition et je l’avais acceptée sans hésiter.

La date avait été fixée au week-end suivant et lorsque le moment était venu de jouer j’étais sur des chardons ardents, d’autant plus lorsque j’avais reçu le premier indice. Elle avait ouvert grand son décolleté et me montrait tout autant ses seins que le début de l’itinéraire qu’elle allait suivre. Je n’avais plus qu’à m’y rendre et à partir à sa poursuite. 

Elle avait une heure d’avance sur moi mais à chaque exhibition que je recevais, je comprenais que je gagnais du terrain sur elle. Et puis j’avais fini par la rattraper alors que, complétement nue, elle était en train de se caresser furieusement sur un grand rocher plat. Ma queue sortie, j’étais resté un moment à admirer le spectacle avant de lui proposer de la rejoindre et  quand d’un geste de la main, elle m’y avait invité, j’avais remarqué la caméra sur trépied qui était en train d’immortaliser ses caresses. De spectateur j’allais devenir acteur, pour qui, je l’ignorais, et cette perspective était des plus excitantes. Il fallait toutefois que j’assure, l’autre voyeur devait être au courant de nos retrouvailles et il fallait qu’il en ait pour son argent.

Je m’en étais acquitté du mieux possible, suivant la sainte tétralogie cunnilingus, andromaque, levrette, éjaculation, et elle m’en avait remercié après le clap de fin. S’en était suivi une proposition pas du tout honnête. De poursuivant, je pouvais devenir poursuivi en sa compagnie, elle avait des fans friands de la chose et, si j’avais l’esprit si ouvert qu’elle le croyait, je pouvais en tirer bien des bénéfices. 

Je suis donc devenu un adepte de la promenade coquine, d’abord en duo puis en solo et c’est un plaisir sans cesse renouvelé de semer des indices pour se faire rejoindre par une ou un complice à l’esprit déductif. 

Braderie

C’est la deuxième édition de la grande braderie qu’organise la médiathèque départementale de ma ville et c’est un événement que je ne raterais pour rien au monde. Non seulement les fonds sont reversés à des associations caritatives mais on y trouve des trésors dans ce qui est mis à la vente. 

Je suis arrivé en avance. Tant mieux car il y a déjà du monde qui fait la queue à l’entrée. L’ambiance est bon enfant et les habitués donnent des conseils aux débutants, ce que je fais avec ce sympathique couple proche de la cinquantaine comme moi. Lui, t-shirt à l’effigie d’un groupe rock et bermuda doit probablement être là comme moi pour la musique, elle en robe imprimée qui met en valeur des formes affirmées ce serait plutôt les livres. La conversation m’apprend que c’est tout le contraire. Il est fan de BD, elle adore tout ce qui est soul music des années 70. Je dis en souriant que je vais donc avoir de la concurrence devant les bacs et elle me répond avec un regard trouble qu’il n’y aura pas de quartier. 

Les portes s’ouvrent et, effectivement, nous sommes attirés par la même section dont nous égrenons les disques côte à côte. Enfin, juste au début car, très vite, elle vient se placer devant moi, ses fesses contre mon bassin. J’ai carrément l’impression que mon sexe vient se loger dans sa raie. Elle ne porte pas de culotte, le fait exprès et ne s’en cache pas. 

  • Je vous avais prévenu, je suis prête à tout pour un collector. À vraiment tout… 

Tout d’abord un peu désarçonné par son attitude, je vois très vite ce que je peux en tirer et, lançant mon bras droit autour de sa taille pour mieux la coller contre moi, je lance le gauche vers l’étalage et recommence ma recherche. 

  • Et bien nous allons le faire ensemble si vous le voulez bien. 

Elle s’imbrique un peu plus contre mon corps. 

  • Tout le plaisir est pour moi. 

Nous farfouillons ainsi de longues minutes durant lesquelles ma queue ne cesse de grossir, nichée entre ses fesses, nous déplaçant latéralement d’un genre à l’autre, jusqu’à ce que nous ayons trouvé notre bonheur, à savoir une douzaine de CD chacun. Nous nous extrayons de la foule, nous décollant l’un de l’autre un peu à regret, et nous nous dirigeons vers le lieu du paiement. Son mari nous y attend, un grand sac plein de livres à la main. 

  • Monsieur a été très efficace pour m’aider, tu ne crois pas que nous pourrions lui offrir un verre ? 
  • Bien sûr, ça vous dit ? 

Le regard complice qu’il me lance dissipe toute équivoque et j’accepte leur proposition. Ils montent dans leur voiture, moi dans la mienne, et je les suis. Il s’avère que nous n’allons pas dans un bar de la zone commerciale mais chez eux. Nous nous garons et entrons 

  • Mettez-vous à l’aise ! 

Je comprends ce que cela signifie lorsque je les vois se débarrasser de leurs vêtements. 

  • Nous sommes naturistes et vous ? La nudité ne vous pose pas de problème j’espère. 

Je les assure que non et, très vite, me retrouve comme eux, dans la tenue qui nous a vus naître. J’ai sous les yeux ce que j’avais deviné d’elle à travers le tissu et, si j’aimais déjà, j’adore désormais, surtout en voyant les tatouages élégants qui serpentent sur son corps et semblent indiquer la voie à suivre pour l’aimer. 

Nous nous asseyons tandis qu’il va chercher de quoi boire et elle pose sa main sur ma queue sans la moindre hésitation. 

  • Je l’ai sentie tout à l’heure, j’ai envie de la goûter à présent, vous permettez ? 
  • Faites donc. 

Sa tête plonge vers mon ventre et sa bouche se saisit de ma bite qu’elle fait aller et venir entre ses lèvres, la faisant de nouveau gonfler. 

  • Je vois que vous ne m’avez pas attendu pour commencer. La vue est superbe. 

Il pose le plateau sur la table basse, s’assied sur un fauteuil et commence à se caresser en nous regardant.

  • Vous avez le plaisir de la bouche et j’ai celui des yeux, cela vous convient-il ? 
  • Parfaitement 
  • Sans compter que vous l’avez fraîche et que je l’aurai chaude de vous. Mais j’en ai assez dit, je vous laisse profiter.

Profiter, voilà un bel euphémisme tant la femme sait y faire, c’est plutôt la plus délicieuse des tortures auxquelles j’ai pu être soumis tant elle sait jouer de ses lèvres et de sa langue pour me maintenir au bord de la jouissance sans me l’accorder pour le moment. Il se passe un long moment ainsi, où mes yeux vont de l’homme qui se branle à sa femme qui me suce. 

  • Tu es prêt chéri ? 
  • Je le suis. 

Elle est à présent démoniaque et je crispe ma main sur l’accoudoir du canapé pour essayer de mieux résister. En vain car je finis par exploser à grands jets dans sa bouche en poussant un grand gémissement. Elle se relève alors et, la bouche pleine de mon sperme, va embrasser son mari qui se branle de plus belle jusqu’à se répandre sur son ventre. M’a-t-elle tout bu ? Quoi qu’il en soit, elle vient recueillir son offrande et vient se présenter devant moi. 

  • À votre tour. 

C’est je crois le plus doux des baisers qu’elle me donne, nos semences mélangées sur sa langue. J’ai trouvé bien plus que des disques rares aujourd’hui. 

Virtualité

Mots contraints : Avatar, Cambodge, sélection, bord, marteau, esprit, plastique, éternité, déposer

Tout d’abord, la sélection de la destination : faire des galipettes dans un temple en pleine jungle au Cambodge pourrait sembler compliqué mais il me suffit de me faire déposer en hélicoptère à proximité, de préférence au bord de l’eau pour le cliché, et le tour est joué.

Le choix des protagonistes ensuite. La plastique de ceux qu’on me propose est sans faille et me décider me semble durer une éternité mais finalement toutes les conditions sont réunies et nous pouvons commencer. 

Vous me croyez marteau d’organiser une partouze dans un lieu de culte ? Rassurez-vous, tout se déroule via un casque de réalité virtuelle et ce ne sont que des avatars qui s’ébattent. Une vue de l’esprit en quelque sorte. 

Repas de famille

Cela fait déjà quelques temps que je sors avec ma copine et ce n’est pas mon premier repas dans sa famille. Aujourd’hui c’est tout de même la fête des mères et je suis un peu intimidé de participer à un événement aussi officiel. Il y a carrément  le ban et l’arrière-ban de la tribu, à croire qu’ils ont choisi l’occasion pour me présenter à tout le monde. Mon amoureuse est bien plus jeune que moi et je me retrouve à faire la causette avec une de ses tantes qui est à peine plus vieille que moi et qui ne s’embarrasse pas de précautions pour me faire comprendre qu’elle me ferait volontiers passer à la casserole. Je suis horriblement gêné, d’autant plus que personne ne semble se rendre compte de son manège et qu’elle se fait de plus en plus indiscrète dans les questions qu’elle me pose sur ma relation avec sa nièce. Pour un peu je croirais qu’elle veut tout savoir de mes préférences sexuelles et j’essaie d’éluder tant que je peux

Je crois en avoir fini lorsque, après un apéritif qui m’a paru interminable, nous passons à table. Avec un peu de chance le plan de table nous tiendra éloignés et j’aurai un peu de répit. C’est tout le contraire, elle est placée juste en face de moi et continue ses minauderies tandis que nous commençons à manger. Ma chérie essaie de me rassurer.

— Elle a toujours fait comme ça avec les nouveaux arrivants, c’est pénible mais on ne la changera pas à son âge. Contente-toi de l’ignorer, elle finira par se lasser, elle n’a aucune suite dans les idées.

Je n’en suis pas si certain car, si j’essaie d’ignorer son regard, je ne peux pas en faire autant du pied qui vient de se poser sur mon tibia et qui remonte tout doucement le long de ma jambe jusqu’à se poser sur mon paquet. Je suis pétrifié. Que faire ? Une remarque et cela serait un esclandre, chose que je souhaite éviter par dessus tout. Je tente donc de conserver ma contenance avec de plus en plus de difficultés au fur et à mesure que sa caresse se fait plus précise

Nous en arrivons au dessert et je prétexte une subite envie de fumer pour me débarrasser de son emprise. Je me lève de table et file dehors sous les rires de l’assemblée que mon vice semble beaucoup amuser. Enfin seul ! Je sors une cigarette et m’apprête à l’allumer pour me calmer

— Vous m’en offririez une mon neveu ? Vous permettez que je vous appelle ainsi, vous êtes l’homme de ma nièce après tout

Je grommelle un “c’est comme vous voulez” presque intelligible et lui tends mon étui mais elle le repousse de sa main.

— ce n’est pas cela que j’ai envie d’avoir dans la bouche et vous le savez très bien.

Elle se plaque contre moi et s’empare de ma queue à travers le fin tissu du pantalon.

— Voilà qui est mieux ! 

Je n’ai pas le temps de répondre. En un temps qui me paraît ridiculement bref, elle m’a débragueté et, désormais à genoux devant moi, me prend dans sa bouche. La situation est horriblement gênante mais je ne peux pas nier que la tatie sait remarquablement bien s’y prendre et, vaincu,  je finis par m’abandonner à sa science de la fellation. Elle ne tarde pas à m’arracher une jouissance aussi rapide qu’intense et qu’elle boit jusqu’à la dernière goutte avant de déposer ses lèvres sur les miennes.

— Merci mon cher, je vais rentrer et je vous conseille de vous en griller une autre afin que ce ne soit pas trop suspect. Vous ne voudriez probablement pas que quiconque se doute de quoi que ce soit.

Elle me laisse et rentre. J’ai à peine le temps de refermer mon pantalon que ma belle-mère fait son apparition dans le jardin.

— Veuillez excuser ma sœur, elle est très collante quand elle s’y met et j’espère qu’elle ne vous a pas trop tenu le crachoir.

La décence m’interdit de répondre qu’elle m’a tenu bien autre chose et, ma clope terminée, je rejoins l’assemblée qui se moque à nouveau de mes bien coupables plaisirs. Je jurerais qu’il y a un peu de crème sur la joue de la tante, qu’elle ne cherche pas à retirer, mais je ne dis rien. J’ai eu mon compte d’émotions pour la journée.