#ecriturecontrainte2018 (150)

30/05/2018 : Martinet, verge, chatte, érection, œillet, oignon, bourses, vit, bander.

Une contrainte, deux interprétations.

1/ Sage :

Je me demande vraiment s’il y a des bourses d’échange pour les félins. Parce que, là, je n’en peux plus, Poupougne me fait devenir chèvre. Qu’elle soit montée sur le toit pour essayer d’attraper les martinets au vol et qu’ensuite il ait fallu l’érection de la grande échelle pour aller la chercher, passe encore. Qu’elle ait bouffé le bouquet d’œillets que je destinais à ma bien aimée, toute ça parce qu’elle manquait d’herbe pour se purger, et qu’elle ait vomi ensuite sur la belle carte en papier vergé qui devait accompagner les fleurs, ça commençait à faire beaucoup. Alors, quand elle jeta à bas de la table la montre gousset de mon trisaïeul, mon sang ne fit qu’un tour. Pensez-vous, un oignon de deux siècles ! Sans compter la valeur sentimentale. Et croyez-vous qu’elle ait manifesté la moindre peur quand elle me vit approcher la main levée pour la corriger ? Au contraire ! Cette peste préféra l’offensive et me laboura le bras de ses griffes acérées, au point que je dus en bander les plaies afin d’éviter la lymphoréticulose. Non, vraiment, une chatte à la maison, ce n’est pas pour moi. Mieux vaut un bon gros matou. Entre mâles on se comprend.

2/ Ou moins :

Tu avais voulu mettre du piment dans notre vie sexuelle en y incorporant une composante BDSM. D’abord un peu réticent j’avais fini par accepter et venais, à ta demande, de te fesser. Échauffée par le martinet, tu étais donc là, à quatre pattes, offerte à mon érection. Cependant j’étais perplexe, ne sachant pas qui de ta chatte ou ton œillet accueillerait ma verge. Les deux palpitaient pourtant du désir que tu avais de me sentir en toi. Mais j’hésitais quant à ce que je voulais te faire. Commencer par l’un pour finir dans l’autre ? Alterner mes pénétrations pour te laisser la surprise de quel trou serait investi ? Vraiment, je ne savais que faire pour ton plaisir et restai là, la queue ballante. Mes tergiversations finirent par te faire perdre patience. Il y eut switch. De soumise tu devins Domina. Tu m’empoignas alors par les bourses afin de me contraindre à te suivre jusqu’au canapé, transformé en pilori occasionnel pour l’occasion. Tu m’y installas énergiquement. Maté par cette autorité qui émanait de toi je n’opposai aucune résistance, et, l’eussè-je fait, je n’aurais fait qu’exacerber ta fureur. Et Dieu sait ce qu’il serait advenu. Pour affirmer un peu plus ton emprise, tu pris soin de contraindre chacun de mes membres, y compris le plus viril. J’étais donc attaché, enfermé, offert à tes caprices. Et je sentis bientôt le monstrueux vit dont tu t’étais harnachée forcer mon oignon. C’était si bon. La cage de chasteté dont tu avais pris soin de m’affubler m’empêchait douloureusement de bander mais tes va et vient qui dilataient mon fondement me firent finalement me répandre à grosses gouttes sur le sol. Cette jouissance par contrainte fut une révélation.

#ecriturecontrainte2018 (149)

Un sonnet calligraphié au clavier.

 

À l’aide d’un pinceau il trace sur un drap,

Dans de lents mouvements savamment balancés,

Une calligraphie que seulement lui sait

Et qui disparaîtra lorsque l’on le pendra.

Le rouge sang ajoute à la grandeur du mot

Une dramaturgie qui captive nos yeux.

Le message laissé a ça de merveilleux

Qu’il parle à nos Instincts parmi les plus primaux.

l’Asie et ses secrets sont ainsi fascinants

Car nos occidentales âmes ont ce besoin

De mystère. Et leur art singulier nous les donne.

J’aime que mon esprit à cela s’abandonne.

À ce lâcher prise je prends le plus grand soin

Pour oublier tout ce qui est enquiquinant.

#ecriturecontrainte2018 (148)

Une Contrainte dans l’ombre

Meringue* Cathartique* Obsolète* Pléonasme*  Incertitudes* Grand oncle* Banquier* Saxifrage* Acidophile*

 

C’était censé être le plus beau jour de ta vie et tu étais ravissante malgré ta robe de mariée qui évoquait plus une meringue qu’autre chose. Cependant un regard attentif pouvait remarquer à quel point tu pouvais être, entre autres, acidophile, ne fût ce qu’à cause de tes pupilles dilatées ou des perles de sueur à ton front. Et je pense que tu en avais bien besoin en ce jour qui serait un bad trip quoi qu’il advienne. En effet, il y avait peu d’incertitudes quant au fait que tu subissais une union arrangée. Et personne n’était dupe, ton grand-oncle en était l’instigateur. Tout ça parce qu’il avait des dettes et que ton promis était issu d’une grande famille de banquiers. La pratique avait beau sembler obsolète aux yeux du vulgum pecus qui vous acclamait sur le perron de l’église, elle n’en était pas moins fréquente dans ce monde qui se disait grand. Bref, les dés semblaient jetés et c’était triste de savoir que toi, si éprise de liberté, allais vivre quasiment en recluse dans le manoir de ta belle famille. Mais, par bonheur, j’avais réussi à me faire engager à leur service en tant que jardinier. À oser le pléonasme je dirais que l’aubaine avait été bonne pour ce  recrutement. Car je savais que, si j’allais passer le plus clair de mon temps à entretenir les parterres de saxifrages, j’aurais également le loisir de faire quelques plantations susceptibles de te fournir les substance qui t’aideraient à supporter ta captivité conjugale. De plus, au vu des liens sensuels qui nous avaient déjà liés et de la promesse que je t’avais faite, il était certain que j’allais également m’occuper de ton jardin secret dès que l’occasion se présenterait. Connaissant les nombreuses obligations de ton futur époux et son penchant pour la boisson, les opportunités ne manqueraient pas. Et nos ébats, pour cathartiques qu’ils soient, n’en seraient pas moins délicieux et passionnés. Tu allais être entre mes mains l’épouse modèle, à la fois la plus comblée et la plus dépravée qu’il soit. Et être l’homme de l’ombre qui en recueillerait les faveurs était pour moi une belle revanche sur cette caste qui avait réduit mes ambitions à néant quelques années auparavant. Tu allais y trouver ton compte et moi aussi. Eux, par contre, allaient le payer cher.

Désirs

À tes lèvres pendu, du haut et puis du bas,

Impatient d’y goûter. De toi je suis avide.

Je t’imagine ardente, ouverte et si humide

Et je ne pense plus qu’à nos prochains ébats.

~~~~

J’ai pour toi des désirs effrénés et lubriques,

Tendu de tout mon long vers ton con ruisselant.

Mon érection n’a rien alors de chancelant,

Il est temps à présent que nos deux corps s’imbriquent.

~~~~

D’un doigt inquisiteur, voire peut être deux,

Je jugerai alors si ton intimité

Peut être un réceptacle à ma virilité,

Et si tel est le cas je serai bienheureux

~~~~

Et me plongeant en toi irrésistiblement

Partout où je le peux après t’avoir léché,

Je ne m’arrêterai qu’en ayant arraché

Les signes extérieurs de ton ravissement.

~~~~

Il sera alors temps que vienne mon plaisir

Dont je t’inonderai en de terribles jets.

Tu peux le voir, je ne manque pas de projets

Pour que nos envies puissent enfin s’assouvir.

#ecriturecontrainte2018 (146)

26/05/2018 : une contrainte d’actualité

 

Balle* boule* bulle*, bol*  belle*, bal* bel*, bile*, bêle*

C’était de la balle m’étais-je dit. J’allais enfin pouvoir coincer la bulle avec toi ma belle, et ça me remplissait de joie. Je ne me faisais pas de bile, ça allait être un bel instant, celui où j’allais enfin pouvoir t’embrasser. Où tu serais la reine du bal de nos étreintes passionnées. Alors le fait que ma voisine de train bêle tout un tas d’inepties sur cette journée de tensions sociales ne m’atteignait guère. Pas de bol, c’est elle qui avait raison. Et les importants retards que prirent mon voyage réduisirent notre rencontre à la portion congrue. J’avais les boules.

Mères

Elles nous ont portés et pour ça en ce jour,

Même s’il ne faut pas seulement s’y réduire,

Plutôt que d’acheter je préfère produire

Un modeste sonnet, preuve de mon amour.

Elles n’ont peut être pas su comment nous aimer

Mais ont sûrement fait du mieux qu’elles pouvaient

Pour nous faire grandir et pour nous élever.

Alors, en ce jour, il ne faut rien réclamer.

Mais plutôt profiter du moment pour leur dire

À quel point nous pouvons être reconnaissants

Du fait qu’elles nous ont un jour donné la vie.

Ces vers de mirliton m’auront au moins servi,

Même s’ils ne sont pas vraiment intéressants,

À vous dire, mamans, combien je vous admire.

#ecriturecontrainte2018 (145)

Une contrainte dans l’éther.

J’aime quand sous mes yeux, tendres, interrogateurs,

L’ectoplasme jaillit, libéré, de ton corps,

Et, alors, affranchi de toute pesanteur,

Me montre le plaisir que tu as pris encore.

Evanescent, nimbé d’une douce lumière,

Ils flotte doucement, témoin de nos ébats,

En écho, je le crois, de muettes prières

Échangées par nos corps en un tendre débat.

Cette extracorporelle manifestation

Est, je crois, le fruit de toutes les variations

De l’amour charnel que nous aimons nous donner.

Ce n’est pas pour autant que toujours il paraît,

Mais j’aime te savoir à ce point libérée

Que tu jouisses au point de t’y abandonner.

(Merci Françoise)

#ecriturecontrainte2018 (144)

Une contrainte en quête de changement.

J’en avais ras le bol. Vraiment. Au bord du pétage de plomb. Mon entourage, habitué à mes compromis, me découvrait alors dans une logique de tout ou rien et, me sentant hors de contrôle, ne savait que décider entre stop ou encore. Et moi non plus. Bref, j’étais dans un vrai cul de sac existentiel. Alors je m’étais enfui et, réfugié dans cette chambre d’hôtel, l’écriteau “ne pas déranger” accroché à la porte, j’avais commencé à bazarder ma vie en petites annonces, prêt à offrir les frais de port à qui voudrait bien tout prendre. Il me fallait tout recommencer.

 

Réciprocité

Caresses réciproques sur le canapé

Que se donnent sans fin les amants éperdus,

Je les veux avec toi mais la tâche est ardue,

À notre quotidien il est dur d’échapper.



Il nous faudrait trouver le lieu et l’occasion

De pouvoir nous goûter jusques à pâmoison,

Accorder nos plaisirs à ce doux diapason,

Et faire ainsi entrer nos deux corps en fusion.



Lécher ton abricot et tes lèvres rosées,

Et ta bouche faisant à ma queue un fourreau,

Habite bien souvent mes pensées délurées.



En attendant, je souhaite pouvoir t'assurer,

Car je garde l’espoir d'être un jour ton héros,

Du désir qui est mien par ces rimes osées.

#ecriturecontrainte 2018 (143)

Une contrainte photographique.

Glisser* poser* s’ouvrir* embarquer* déposer* calme* lenteur*  mains* mélanger*

Je rêvais de te voir poser devant mon objectif. Alors, quand tu acceptas de m’accorder cette séance, j’eus les plus grandes difficultés à conserver mon calme. Il me le fallait pourtant, même si te voir là, devant moi, faire glisser tes vêtements le long de ton corps avec cette lenteur calculée me mettait dans tous mes états. C’était simple, j’en avais les mains moites et la bouche sèche et j’avais toutes les peines à te diriger. C’était plutôt toi qui m’embarquais où tu le voulais. Et j’avais l’impression de n’être que l’outil qui te permettrait de fixer l’expression de tes fantasmes. Je regardais donc ton corps s’ouvrir à travers le viseur tout en essayant de saisir ce que, toi, tu voulais bien me donner. C’était à la fois terriblement excitant et horriblement frustrant.

Je brûlais de déposer mon appareil pour te rejoindre. Hélas, je savais que poser les mains sur toi était le privilège exclusif de ton maître et que tu avais la capacité de dissuader quiconque essaierait d’y déroger sans même prononcer un mot. Ton regard glacial valant le plus long des discours. Alors, je me laissai me consumer dans cette passion interdite que je te vouais, sans cesser de presser le déclencheur. Comme possédé.

Et je pense maintenant que ce sont ces sentiments mélangés, que tu sus si habilement instiller en moi au cours de ce shooting, qui donnèrent aux clichés que je pris la force émotionnelle qu’ils dégagent et qui fait le succès aujourd’hui de mon exposition.