Le cerisier

Elle lui a dit de l’attendre près du grand cerisier. Et de ne porter rien d’autre que ce qu’elle lui a fait livrer. 

Il est donc dans le jardin. Il se sent partagé entre la crainte qu’une personne du voisinage le découvre ainsi et la fierté qu’elle lui ait choisi cette tenue. 

Il l’entend descendre l’escalier et se met en position, dos à la porte. Elle ne dit rien mais le déclic d’un appareil photo lui prouve qu’il lui plaît. 

Le soleil est bas désormais dans le ciel et cela donne une belle lumière à ses évolutions. 

Il est bien.

Le test.

Une fois n’est pas coutume, elle s’est mise à genoux devant lui. C’est pour mieux l’avoir à sa merci. Car, si elle lui a interdit de jouir, elle veut savoir jusqu’où il peut tenir sa promesse.

De sa main gauche en coupe, elle lui enserre doucement les couilles. De la droite, elle fait des va-et-vient le long de sa hampe jusqu’à obtenir la raideur souhaitée.

Elle approche sa bouche du gland. Très près. Au point qu’il peut sentir son souffle. 

Sa queue oscille lourdement. Mais il sait qu’il ne doit pas esquisser le moindre geste.

Il gémit. 

Il est prêt. 

Apnée

Les yeux bandés, il est allongé en travers du lit, prêt à l’accueillir. Il bande plus que convenablement et le désir lui fait déjà rouler des hanches. 

Elle n’en a cure ce soir et délaisse sa queue pour venir plaquer son cul sur son visage sans la moindre douceur. Ce soir elle veut jouir en se faisant bouffer et c’est aussi une façon de l’assujettir en contrôlant ses temps de respiration. 

Il n’a pas senti le coup venir et étouffe vite, les doigts crispés dans le drap. Elle le sent et lui accorde une petite goulée d’oxygène avant de lui écraser de nouveau la bouche. 

Ce manège se reproduit plusieurs fois. Il apprend vite et, en apnée, s’efforce à présent de lui provoquer un orgasme dont la fulgurance le libérera.

L’air finit par lui manquer. Il lui mord les lèvres presque jusqu’au sang, ce qui la fait crier alors qu’elle se répand sur lui en l’enserrant un peu plus entre ses cuisses. Est-ce un effet de cette pression ? L’hypoxie ? Il décharge à son tour sur le dos de celle qui, enfin repue, s’apprête à le libérer.

Ils ont gagné tous les deux 

Tea time

Elle lui a dit de se tenir prêt pour l’heure du thé. Ce n’est pas pour le boire, non. Il le sait. Ce qu’il ignore par contre, c’est la nature des réjouissances.

Il n’arrive pas à la déterminer, même quand elle arrive, son grand sac à l’épaule. Dieu sait ce qu’il peut contenir. Mais il n’a pas peur. Leurs pratiques sont souvent limites mais il lui fait confiance. 

Elle le lui a promis : il va progresser entre ses mains. C’est son pIus cher désir depuis qu’il la connaît. Et il la sait tout aussi déterminée que bienveillante pour l’y accompagner. 

Dressing room

C’est le week-end. Le temps d’éteindre son PC et il pourra commencer son autre vie. Celle qu’il ne montre qu’à un cercle d’amis très restreint ou bien, anonyme, aux personnes de moins en moins inconnues qui partagent ses passions.

Il la commencera par le choix d’une tenue ad hoc. Il y a dédié une partie de son dressing car il a appris à aimer ces matières qu’il ne porte que quand il devient un autre. Un uniforme ? Pas vraiment. Il sait varier les combinaisons des pièces et n’est jamais deux fois le même. 

Il faut qu’il soit le plus beau. 

En piste

C’était l’heure de sa pause déjeuner quand il avait reçu le programme. 

Cela avait été dit sans fioritures. Son style si direct, reconnaissable entre mille et qu’il aimait tant. 

Cela ne supportait pas de réplique, il le savait. Il devait se tenir prêt à l’heure et à l’endroit dits. 

Il n’avait rien su de plus. Ce qui avait alimenté son imagination durant tout l’après-midi. De quelles attentions allait-il être l’objet ? Il avait juste senti cette envie qu’il lui appartienne et s’en était senti flatté tout autant qu’anxieux. 

Ce soir promettait d’être grand. Il lui fallait se montrer à la hauteur. 

Oser c’est vivre

Pas question de se défiler. Elle lui a promis un café dont il sait qu’il ne sera que le prétexte à un rapprochement tant elle s’est montrée claire dans son implicite. 

Elle lui fait pourtant un peu peur. Il est si inexpérimenté, elle fait montre de tant d’assurance dans ce qu’elle décrit. Il ne sait pas s’il sera à la hauteur de ses attentes.

Mais, au fond, ne se met-il pas la pression tout seul ? Même dans ses non-dits elle n’a jamais suggéré qu’il soit un performeur

Alors il ira et fera de son mieux. Elle appréciera certainement ses intentions.

Voir…

Image Lovetantrique on Flickr

Chacune de nos rencontres est une fête. Un peu comme à Noël, quand on déballe les cadeaux. En l’occurrence, c’est moi qui, à peine as-tu franchi le seuil de ma porte d’entrée, défais fébrilement les boutons de ton manteau pour découvrir comment tu es venue jusqu’ici . 

Tu es passée experte en matière de dissimulation et te permets d’arriver chez moi quasiment nue sans que quiconque sur ton trajet n’ait pu déceler que tu ne portais rien d’autre qu’une lingerie des plus osées sous la toile de ton trench. 

Je m’inquiète souvent de te savoir ainsi. J’ai peur que tu attrapes froid. Mais tu me rassures systématiquement. La perspective de déambuler ainsi dans les rues en attendant des pouvoir me rejoindre te réchauffe tout  autant le corps que l’esprit. 

Nous n’en restons bien sûr pas là une fois que tu t’es offerte à mon regard. Nous échangeons juste les rôles. Et, de présent à ma personne, tu deviens le réceptacle de toutes mes attentions.

Tu t’es assez occupée de mon plaisir de voyeur, le tien sera vibrant jusqu’à ce que, dans un grand cri, tu inondes le tapis de mon salon. Depuis le temps que tu viens, une auréole s’y est formée. Je ne la nettoie pas. Elle est mon souvenir de toi lors de mes longues soirées. Et, en caressant les boucles de laine synthétique, je pense à celles de ta toison, bien naturelles celles-là.

Les occasions de nous voir sont devenues trop rares depuis que nos déplacements se sont réduits à leur plus simple expression. Et, même si nous nous amusons à distance avec ce que la technologie peut nous offrir, rien ne remplacera le contact de ta peau contre ma peau. 

Il paraît que les meilleures choses ont une fin Puisse-t-il en être de même pour les pires. 

Le printemps au jardin

Image Asian Houston on Flickr

C’est vraiment le printemps. Du ciel bleu, un franc soleil et, surtout, un air d’une douceur qui devient de moins en moins inhabituelle en cette fin du mois de mars. Je ne boude pas mon plaisir et m’installe dans le jardin pour faire ma pause déjeuner. Une première cette année.

Le repas est frugal. Pas grave. Il est vite avalé et me laisse le temps de paresser avec mon café en attendant de reprendre. 

Jusqu’à ce que j’entende un bruit inhabituel chez mes voisins. Un peu inquiet je m’approche de la haie et ose un regard au travers.

Ce que je vois me coupe le souffle. La voisine est nue, allongée dans l’herbe devant un appareil photo sur trépied qui déclenche à intervalles réguliers, et se donne du plaisir à l’aide d’un godemichet de taille plus que respectable.

Je dois lui reconnaître un talent certain pour varier ses poses tout en restant toujours face à l’objectif ainsi qu’une diabolique obscénité car je ne peux pas m’empêcher de rester à mon poste d’observation tout en sortant ma queue déjà raide de mon pantalon. 

Je me caresse au rythme de ses ondulations. Elle sait varier ses plaisirs la bougresse. Tant mieux car je pourrai passer plus de temps à la contempler avant de me rendre, même si les minutes me sont comptées avant une réunion assommante en visioconférence 

Est-ce la fin de sa pause à elle aussi ? Elle accélère et, désormais à quatre pattes devant le trépied, se pilonne frénétiquement. Tandis que des gémissements sortent de sa gorge. 

Nous avons dû exploser ensemble. Elle sur sa pelouse, moi dans les arbustes. Je me rajuste, un peu honteux mais ravi, avant de retourner suivre le cours de ma vie. 

Ce n’est que quelques jours plus tard que je reconnaîtrai la mise en scène sur la galerie d’un nouveau profil alors que je parcours machinalement mon site de rencontres habituel. 

Dans les bois jolis.

J’aurais dû me douter du fait qu’elle tramait quelque chose quand elle me proposa cette balade dans les bois, elle qui d’habitude n’aime ni marcher ni la nature. Pourtant je la suivis sans me poser de question, même pas lorsqu’elle chargea dans le coffre de la voiture ce sac à dos noir que je ne lui connaissais pas. Après tout, elle pouvait avoir envie d’emporter de quoi se rafraîchir et un plaid sur lequel se poser.

C’est quand, en plein milieu du chemin et alors que nous avions marché un bon quart d’heure, elle me demanda de poser mes mains sur ce gros tronc d’arbre, que j’ai commencé à comprendre. En moins de temps qu’il ne fallut le dire, elle déboucla ma ceinture et baissa mon pantalon et mon caleçon sur mes chevilles. J’étais donc cul nu, à la merci du regard du premier promeneur qui croiserait notre route, partagé entre honte et excitation. Mais c’était loin d’être fini.

J’étais toujours contre mon arbre quand je l’étendis fouiller dans son sac 

  • Ne bouge surtout pas 

Et, soudain, la morsure du premier coup. Je reconnus immédiatement sa cravache. Elle avait donc décidé de me corriger en plein air, au vu et au su de quiconque passerait par ici.

J’aurais pu utiliser notre safe word. Je n’en fis rien. Je voulais savoir jusqu’où elle pouvait aller et, surtout, si j’étais capable de l’y accompagner. 

J’avais les fesses en feu et le rouge aux joues quand, après avoir rangé son matériel, elle vint se coller contre mon dos pour me cajoler. 

  • Je suis fier de toi. Retournons à la voiture maintenant. 

Elle avait agrippé ma queue en me disant cela et me fit bander en quelques mouvements de poignet. 

Il était temps de rentrer. Cette sortie avait encore enrichi notre couple. J’étais bien.