Dans le vent

J’aime marcher dehors lorsque souffle le vent.

Dans l’espoir que, malin, une jupe il soulève. 

L’éclair blanc d’une cuisse en promenant : un rêve 

Que je retranscrirai, le soir, en écrivant 

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Cela m’est arrivé, parfois, auparavant

J’en ai rêvé longtemps et sans aucune trêve.

Au point, en y pensant, de répandre ma sève 

Mais rien ne compte à mes yeux plus que le suivant. 

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Peut-être bien qu’un jour, le vent soufflant très fort

En troussant jusqu’au cul une dame dehors

Fera voler au loin son ultime dentelle 

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Je serais si heureux de voir virevolter 

Dans les airs un tanga noir, rouge ou bien bleuté

J’en aurais , c’est certain, les yeux qui étincellent 

Muse du soir

Toi que je ne connais qu’à travers un écran,

Quelques mots échangés sur la messagerie, 

Si tu voulais m’avoir, tu gagnas ton pari

Car, tu ne le vois pas mais j’ai le vit bandant 

Tu n’as qu’un mot à dire. Et immédiatement, 

Tu auras cet extrait depuis ma galerie

Tu m’excites tant, c’est de la sorcellerie. 

Et je suis soulagé là en te le disant 

Nous ne sommes, je crois, pas vraiment destinés

À plus que ces échanges nous abandonner 

Car la géographie nous joue un vilain tour

Je me contente donc de te bouffer des yeux

Mais, qui sait, si jamais le destin malicieux 

Nous autorisait à nous croiser un beau jour ? 

Jeux de main

J’étais, je pense bien, plus expérimenté 

Que vous à la pratique et je vous ai offert

Mon corps volontiers pour que vous puissiez la faire

Une première fois. Vous sembliez tentée

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Je me suis mis en place, vous avez hésité

Avant de mettre un doigt. J’allais vous stupéfaire 

En étant accueillant, sans en avoir souffert, 

De toute votre main. Vous voilà contentée

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Nous avons plusieurs fois réitéré l’action 

C’est devenu, je crois, une de nos passions 

Moment incontournable de nos retrouvailles. 

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Et ce n’est sûrement que le premier palier

Nous voilà désormais inextricablement liés 

Bien plus que par d’hypothétiques épousailles. 

Dans les boutiques

Librement adapté d’une photo d’Isabelle from Paris

S’IL VOUS MANQUE un peu de monnaie pour payer votre acquisition, ne proposez pas au marchand de le sucer pour le surplus, surtout si sa femme vous écoute.

(Pierre louÿs : Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation)

Il se peut qu’en boutique, par inattention,

Vous manquent quelques sous pour payer vos emplettes

Et je sais ce à quoi vous pouvez être prête

Afin que du montant vous fassiez la jonction

Je connais votre goût pour la négociation

Ainsi que celui que vous avez pour le vit

Et ce serait moins par nécessité qu’envie

Si vous deviez proposer une fellation

Alors je vous soupçonne de le faire exprès

Pour téter une pine. Et je sais bien qu’après

Le commerçant, pour vous, sera aux petits soins

Il faudra cependant faire bien attention

Que l’épouse ne soit au fait de la passion

Qui le pousse à vous faire crédit sans besoin.

Délicieuse attente

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Il s’est abandonné tout entier à Sa Dame

Et, les mains dans le dos, presque nu, attaché,

Il attend. Il sait qu’il ne peut plus se cacher.

Cette seule pensée fait frissonner son âme.

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Est-elle satisfaite ou aura-t-il un blâme ?

Le caressera-t-elle ? Va-t-elle le cravacher ?

Il doit dans tous les cas ne pas se relâcher

Et rester immobile : c’est ce qu’elle réclame.

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Sous toutes ses coutures il est examiné.

Il ne cèdera pas, il est déterminé

À demeurer ainsi presque indéfiniment

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La chaîne à ses poignets, acier lourd et glacé,

Pèse. Mais il est fier d’ainsi se surpasser

Et il ne poussera pas un gémissement.

 

(Photo by Julie-Anne de Sée. Model : me)

Sonnet d’été

C’est l’été ma jolie et j’ai quelques désirs 

Vous concernant. Je veux ici les exprimer

Car ils sont à l’étroit, quelque peu comprimés 

Dans ma tête. Alors il est mieux de les écrire 

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De ma bouche je vous donnerai du plaisir 

Car pour les abricots je suis un fin gourmet 

Mon objectif est de vous faire vous pâmer 

Sous de douces caresses cela va sans dire. 

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Prélude sûrement à des jeux plus sérieux 

Je veux vous faire avoir un regard envieux

Et me faire prier d’aller un peu plus loin 

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Un peu plus loin jusqu’où ? Nous le verrons au fur 

Et à mesure mais, de cela je suis sûr, 

Que quoi que nous fassions, nous serons tous deux bien 

Un sonnet pour une belle soirée

J’ai longtemps hésité, un peu intimidé.

L’idée était plaisante et le lieu bien connu

On y avait déjà vu mon derrière nu.

Et je savais les mœurs tout à fait débridées

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J’étais tenté. Ne voulais mon désir bouder

Renoncer s’avéra nul et non avenu

Et notre hôtesse, une femme à porter aux nues,

M’accueillit. J’étais bien, plein de folles idées.

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Le temps était venu qu’on me prenne en main,

La contrainte des cordes encore cette fois

Fut un moment très fort. De ceux qui sont précieux

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Sans oublier non plus ce jouet merveilleux

Dont je fus possédé, bien mieux que par des doigts.

Cela ne demeurera pas sans lendemain

Un sonnet au poin(g)t

Je vous ai étonnée par ma grande souplesse

Alors que vous poussiez quelques doigts délicat

En moi. Souvenez-vous pourtant que, sans tracas,

Je vous avais confié vouloir cette caresse.

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Ce fut fait doucement, d’une infinie tendresse,

Et vous êtes arrivée, sans perte ni fracas,

À mettre votre main. J’ai soufflé : « Eurêka ».

J’avais atteint mon Graal. Grâce à vous Votre Altesse.

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Le chemin, défriché, accueillera j’espère,

D’autres exploration. J’ai mon point de repère

Et je sais désormais jusqu’où me dépasser.

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Et me demande même, avec appréhension.

Si je pourrai un jour vivre cette passion

Plus régulièrement. Je ne puis m’en passer.

Medecine Man

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Elle a besoin de soins. Il s’est agenouillé

Et ausculte des yeux sa charmante toison

De lubriques idées leur viennent à foison

Et ses lèvres du bas s’en retrouvent mouillées

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Avec le bout de sa langue il vient la fouiller

Il l’aspire, la suce : elle tombe en pâmoison

Il lui donne le La. Elle est au diapason

Il a de son plaisir la face barbouillée.

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Mais il ne cesse pas. Il veut lui procurer

Des orgasmes sans fin, fût-il courbaturé

De par sa position, à ses pieds accroupi.

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Elle crie sa jouissance, la tête renversée .

Un orgasme puissant vient de la traverser,

La guérissant de tout. La belle thérapie.

Sonnet Oral

 

Se lécher, se sucer, je ne vois rien de louche

Entre personnes sages, aimantes et polies

Ces buccales caresses sont choses jolies

Peu importe le genre et comment on se touche

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Alors, fille ou garçon, rejoignez donc ma couche

Et ensemble faisons les plus douces folies

De celles que jamais, non jamais, on n’oublie

Ces moments où chacun prend l’autre dans sa bouche.

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Se donner du plaisir semble être compliqué

Pour ceux qui se limitent aux choses codifiées

À ceux là je dis donc relâchez vos entraves

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Aimez vous sans plafond, sans aucune limite

Et que vous préfériez les chattes ou les bites

Ou les deux, tout est bon. Aucun péché n’est grave.