Manifeste

Pourfendre ces à priori tellement nuls

Qui disent que c’est l’homme qui doit besogner.

Je lance l’idée, mais il faut la relayer,

Qu’il est bon que, parfois, la femme aussi encule.

Ne pas considérer qu’un mâle postérieur

Est une imprenable forteresse. Et partir

À son assaut. Cela ne va pas estourbir,

Mesdames, celui qui sera le récepteur.

 

Et fourbir le projet d’investir son amant

Peut amener dans la relation du piment.

Il faut savoir ainsi évoluer sans cesse.

 

Je monte alors sur mon blanc destrier, clamant

Que vous ne devez négliger, assurément,

De parfois aiguillonner de Monsieur les fesses.

 

Suivant la conrtainte des oulimots du 07/03/2019 : pourfendre, forteresse, estourbir, fourbir, besogner, lance, destrier, investir, assaut

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Pour écrire un mot

Ce soir c’était fête. Il venait d’avoir une lettre d’Elle. Une jolie carte avec des paillettes où Elle lui disait son désir de le voir. Des jolis mots illustrés d’une multitude de cœurs multicolores.

Il lui fallait absolument lui répondre quelque chose d’aussi beau. Et battre le fer tant qu’il était chaud. Alors ce soir, même si c’était la finale, même si son club fétiche risquait d’entrer dans l’Histoire, il ferait une croix sur le football.

Il s’attela à la tâche. Heureusement qu’elle ne ne voyait pas. De Marlon Brando il ne partageait ce soir que le tricot de peau. Et sur lui c’était beaucoup moins sexy que dans un tramway nommé désir. Les affres de l’âge. Il avait maintenant quelques plis et bourrelets. Bon, il était quand même loin de ressembler à un sharpei et, grâce à certaines photos dont il lui avait fait part à sa demande, il savait que son corps lui plaisait Mais enfin, une lettre sexy en marcel et caleçon ça manquait de classe à ses yeux.

Alors, tranquillement, il se mit nu. C’était un peu sa façon de se sentir un peu plus près d’elle. Et, si ses pensées venaient à le faire bander, il serait plus à l’aise pour se toucher en imaginant leur rencontre. Et il pourrait même signer sa lettre d’une goutte de sa semence se dit-il. Mais apprécierait-elle l’attention ?

L’ombre d’un regard

Ses yeux se plissent quand elle le regarde, laissant transparaître l’intérêt qu’elle lui porte. Il est l’un de ses caprices, elle l’aura coûte que coûte.

Il est troublé et les siens glissent vers le sol dans une vaine tentative d’échapper à son emprise.

Il n’aurait pas dû. Son regard tombe sur la couture du porte-jarretelles qui barre sa cuisse et qu’une robe trop courte pour être sage offre presque à sa main.

Elle sait le supplice qu’elle lui impose. Elle sait aussi que la soie de ses bas tisse une toile de sensualité dans laquelle il se prendra, c’est écrit.

Elle sait comment tirer bénéfice de la situation.

Ce soir il sera son complice. Et leur nuit ne sera que délices.

 

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La réponse

Je ne m’y attendais pas en ouvrant ma messagerie. Aux images qu’elle m’avait envoyées. J’avais sous les yeux sa blouse ouverte sur un joli dessous. Elle avait réalisé les clichés à mon intention m’avait-elle dit. Un cadeau. Et moi, hypnotisé par les dentelles qu’elle me dévoilait, j’en perdais mes mots. Oui, moi qui les aime tant, je les trouvais bien dérisoires à cet instant. Je voulais cependant lui répondre. Oui mais comment ? Des phrases ? Je n’en trouvais pas à la hauteur de ce qu’elle m’avait offert. J’optai alors pour répondre à ses photos par une des miennes. Mon torse. Aimerait-elle ?

Bagatelle et Bas-Attelle

Il désespérait d’avoir ce rendez-vous avec elle et, maintenant qu’elle lui a promis qu’ils se verraient ce jeudi, ses sens sont en feu. Il a trouvé le lieu idéal à ses yeux pour qu’elle s’abandonne à lui. Mais le laissera-t’elle l’embrasser sous les arcades ? Là ? Contre le piédroit ? Ses mains tremblent. Il compose son numéro. Deux sonneries passent.

— Allô ?

— C’est moi, j’ai tellement hâte de te voir. C’est toujours OK pour tout à l’heure ? J’ai repéré un café place des Arceaux, le lieu est superbe, tu verras.

— Je connais et tu as parfaitement raison. Mais j’allais t’appeler. Je ne pourrai hélas pas t’y retrouver.  La faute à mon pied droit. Une vieille blessure qui me cloue sur mon canapé. Désolée.

— Eh bien, soit. Je viendrai à toi alors. Il est hors de question que je te laisse choir. Ce sera de surcroît un plaisir de passer te prendre à ton domicile. Donne moi juste ton adresse.

— Pourquoi aperçoit-on de la polysémie dans tes propos ? Me voudrais-tu les pattes en l’air pour soulager ma cheville ? C’est un peu précipité cher ami, non ? À tout prendre, je préférerais un minimum de cour avant.

— Oups ! J’ai été maladroit…  Ai-je droit à une session de rattrapage. Je suis prêt à tout pour mon rachat.

— Je te l’accorde. Alors viens pour un thé. Et amène des gâteaux. Je te demande seulement de ne pas te moquer de la façon que j’aurai d’être chaussée. Parfois mes envies d’hyper féminité et la nécessité d’avoir quelque chose au pied donnent des résultats que je qualifierais de surprenants…

— Ne m’en dis pas plus, j’adore les surprises !

— Tu commences déjà à te moquer, vilain !

— Loin de moi cette idée, voyons ! Sinon, plutôt éclairs au chocolat ou tarte au citron ?

— Tel le chat, tu sais retomber sur tes pattes, gros malin… Chocolat mais je suis plutôt fan d’opéra.

— Il paraît… Vendu pour l’opéra. Je sais où trouver les meilleurs de la région. Ravi d’avoir la possibilité de pourvoir à ta gourmandise Et si, à l’issue de la dégustation, on entrevoit une issue à ton problème, je serai le plus heureux des hommes. Tiens bon, j’arrive !

— Tu retombes dans la polysémie, fais attention…

— Re-oups ! Je savais que je  n’aurais pas dû prendre équivoque comme option au bac…

— Tu es bête… Je raccroche et je t’envoie mes coordonnées GPS par messagerie, ce serait trop compliqué pour t’expliquer de vive voix. Mais ne traîne pas trop, je souffre.

— Je ne serai pas long

— Décidément…

(Elle raccroche)

 

Sous la contrainte des oulimots du 21 février.

Les mots des copains ici

Mon invitation

Toi, mon âme sœur,

J’aime ta douceur

Quand la vivrons-nous ensemble ?

Aimer à loisir,

Presque à en mourir

Voila ce qui te ressemble !

Je te sens mouillée

Tout émoustillée

Et cette vision me charme

C’est si merveilleux

De voir dans tes yeux

De désir briller des larmes

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Ton sexe luisant,

Et toi, là, gisant,

Nue au milieu chambre ;

Feraient mon bonheur

Mêlant vos odeurs

d’ylang ylang et puis d’ambre,

Ces parfums profonds,

Je les prends au fond

De mes cavités nasales

Et il me plairait

De te déflorer

En anal, en vaginal.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Gicler sur ton dos

Et, comme un pinceau,

De mon foutre qui abonde,

finir d’assouvir

Tes moindres désirs

En vibrant des mêmes ondes

Et, en te touchant,

Ravoir sur le champ,

L’érection virile et fière

Pour prendre ton corps

Que je lèche et mords

Avec un plaisir solaire

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Merci à Charles pour le texte.

Merci à Toi pour l’inspiration…

 

Winter is coming

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L’hiver, elle venait d’y entrer, au moins dans sa tête. Elle savait que les choses n’allaient pas bien, que leur relation allait en se refroidissant avec le temps. Mais elle avait cru au renouveau quand les jours avaient commencé à rallonger. Hélas, la date fatidique du quatorze février était arrivée et elle n’avait rien reçu d’autre qu’un laconique : “Tu vaux mieux que moi. Pardon”.

Folle de douleur, elle avait ôté ses vêtements,les déchirant frénétiquement, et était sortie, nue. Elle espérait la neige. Pour en finir. En effet, quoi de mieux que de s’allonger dans ce linceul glacé pour abréger ses souffrances ? Mais, une fois dehors, pas de blanc manteau. Juste un épais tapis de feuilles. Elle était au désespoir. Que faire ? C’est alors qu’elle avisa une stalactite de glace qui pendait de son auvent. Percer son cœur éteint avec, c’était une fin qui avait autant de panache que celle qu’elle avait prévue. Elle l’arracha et la pointa sur son sein. Une goutte de sang perla, si rouge sur sa peau si blanche.

Soudain, une main lui enleva son arme de fortune. Puis des bras l’enserrèrent et une voix  caressa son oreille :

— Ne fais pas cette connerie ma belle. Il n’y a pas de cause ni de personne qui valent que tu te sacrifies.

Cet ami de longue date. Qui avait su lire entre les lignes de son apparente gaieté. Et qui était venu la voir en ce jour fatidique, comme s’il en avait deviné l’issue. Elle fondit en larmes et s’abandonna à son réconfort.

— Rentrons. Tu deviens bleue et ça ne te va pas du tout.

Ses lèvres esquissèrent un pauvre sourire. La vanne avait fonctionné. Elle le suivit. Son réapprentissage de la vie venait de commencer.

 

Sous la contrainte du 14/02, proposée par Bruneline

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07/02 : un éphéméride brûlant

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Il avait accumulé une somme considérable d’images et de mots. De lui ou d’autres. Des correspondances notamment. Il donnait et recevait. Tout cela était d’une sensualité folle et il aimait s’y replonger à l’occasion. Pour se souvenir, pour rêver.

Hélas, il en arrivait à un point tel que son jardin secret commençait à ressembler à une jungle. Et risquait de dépasser sur sa “vraie” vie. Mais il refusait de se résoudre à en supprimer quoi que ce soit.

Il n’arriverait pas, il en était certain maintenant, à faire son bûcher des vanités. Et se moquait de ce qui pourrait s’ensuivre.

06/02 : un éphéméride en manque

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Il avait laissé son smartphone sur sa table de chevet. Et Lui avait demandé d’en faire autant. Après tout c’était la journée mondiale sans téléphone portable et ils se disaient tous les deux qu’un peu de déconnexion ne leur ferait pas de mal.

Mais, vers le milieu de matinée, les premiers symptômes de manque commencèrent à apparaître :

Parce que nous étions mercredi et que, cette fois, il n’aurait pas la possibilité de contempler l’incroyable sphéricité de Ses fesses pour #asswednesday.

Parce qu’il n’aurait pas de Ses nouvelles avant le lendemain.

Il souffrait tant de Son absence. Mais comment faisaient-ils, avant ?

05/02 : un éphéméride spatial

Il n’était pas Mariner dix. Il aurait pu l’être. Car ce fut après plusieurs mois d’approche, parfois compliqués, qu’il put enfin approcher assez près de sa Vénus pour l’observer tout son soûl. Il avait pu ainsi prendre connaissance en direct de tous ses reliefs ainsi que de certaines zones des plus secrètes pour lesquelles il se perdait en conjectures jusqu’alors. Ce fut également l’occasion de prendre quelques clichés afin d’immortaliser cette rencontre, prémices d’une campagne d’exploration dont il était impatient. La distance qui les séparait et l’atmosphère dont elle était nimbée n’allaient pas faciliter les choses. Mais il était confiant.