Je n’ai pas tout de suite compris le message quand je l’ai reçu ce matin. “Tu dois me satisfaire sachant que femme qui rit…” était-il libellé. Mais alors ? Dois-je plutôt l’exciter ou l’amuser ? Je suis persuadé que la vérité se trouve à la croisée de ces deux routes mais là, je ne vois pas comment les faire se rejoindre, surtout sachant qu’elle est à son bureau et moi au mien. Lui faire un nude bien suggestif ? Pourquoi pas ? Mais qu’en serait-il du fun ? Inventer une histoire drôle ? Dans ce cas, comment lui faire monter la tension ?
Je suis toujours perdu dans ces considérations lorsqu’arrive la pause déjeuner. Mes collègues s’en vont et me laissent seuls avec mes doutes. Je sais que j’ai une heure devant moi durant laquelle je ne serai pas dérangé mais je n’ai toujours pas l’ombre d’une idée et cela m’ennuie considérablement.
J’ai soudain une révélation : je vais lui faire des photos dans le plus simple appareil, mais je vais y ajouter une composante humoristique en accessoirisant mon corps avec le matériel que nous avons à disposition. Je verrouille la porte, on ne sait jamais, et me débarrasse de mes vêtements. Ca c’est fait, reste à savoir comment je vais “rhabiller” mon corps.
Tiens, et si je faisais de la sangle qui nous sert à porter notre badge en sautoir une sorte de cockring ? Cela ne fait ni une ni deux, je me caresse rapidement afin d’arriver à une érection convenable et une fois le résultat obtenu, je saucissonne mon service trois pièces. Je mets mon smartphone en mode selfie et prends quelques photos que je regarde immédiatement. Le résultat n’est pas si mal, il y a de la couleur et le badge pendant en dessous pourra très bien être légendé d’un “c’est la porte ouverte à tout, mais cela ne me suffit pas. C’est alors que j’avise une poignée de surligneurs dans un pot à crayon. Et si je dessinais avec ? Sauf que, au lieu de les tenir à la main, ce serait avec une partie bien plus charnue de mon anatomie. Reste à savoir si je peux en insérer ne fût-ce qu’un dans mon fondement.
L’opération se montre plus aisée que je ne le redoutais et ils sont bientôt deux, de couleurs différentes, à être joints en moi. Il ne me reste plus qu’à poser une feuille A4 au sol, à caler mon téléphone de façon à immortaliser la scène, et à essayer de faire quelque chose une fois accroupi. Ma tentative de calligraphier un “I love you” bicolore s’avère être un fiasco. La vidéo que j’en ai faite en revanche mériterait de passer dans un bêtisier, pour peu qu’il en existe des coquins.
Je lui envoie donc tout cela en la priant de se montrer indulgente car “je ne maîtrise pas encore bien le geste” et je n’ai pas à attendre bien longtemps avant de recevoir une bordée d’emojis hilares. J’ai donc rempli une partie du contrat. Quid de la deuxième ? La deuxième salve me rassure, à base de fruits et légumes divers et variés accompagnés du conseil suivant : “je te veux préparé et docile ce soir” qui me ravit. Je ne vais donc pas trop tarder au bureau.