Sonnet pileux

Ta toison caressée, du regard seulement,

Me donne des envies de choses plus osées.

J’entrevois, sous le poil, ton beau sexe rosé

Et je veux le laper si animalement.

 

Je n’ai jamais compris cet absurde diktat

Du minou épilé. Et je m’insurge alors

Contre cette agression infligée à vos corps.

Même si, quelquefois, il se peut que j’en tâte.

 

Alors, je t’en supplie, laisse sur ton pubis

Ce triangle subtil, féminin ô combien.

Ne succombe donc pas à l’appel du rasoir.

 

Et puis, quand nous serons ensemble en ton boudoir,

Je saurai rendre hommage à ton con. Et si bien

Que, tout à ton plaisir, tu voudras que je bisse.

L’aveu

Je crois que, depuis que j’ai découvert ce qu’était le sentiment amoureux, je n’ai cessé de l’être. Un sourire, une attitude, un rien et je succombais. Je succombe toujours d’ailleurs. La grande majorité des cas ce ne fut hélas que rêvé. Une timidité surdimensionnée couplée, comme c’est souvent le cas, à une image de moi déplorable ont souvent été des obstacles insurmontables. Mais j’ai aimé. Passionnément. L’ai je été en retour ? Sûrement. Et peut être plus que ce que je ne l’ai cru. Mais j’ai surtout souffert de ne pouvoir assumer ce trop plein dans un monde où les amours ne semblent se conjuguer qu’à deux. Car je crois que les miennes n’ont jamais été uniques, exclusives. Il me semble qu’il y a toujours eu, dans mon cœur, de la place pour plusieurs personnes.

Mais, curieusement, coucher n’a jamais été une fin en soi pour ce qui me concerne. J’ai besoin d’implication affective pour faire l’amour mais la réciproque n’est pas exacte. Donc j’ai aimé et j’aime. De façon plurielle. Platoniquement la plupart du temps. Et même si j’ai vécu des histoires fortes, passionnées, parfois houleuses, il y a toujours eu cette autre, ces autres dans un coin de ma tête, de mon cœur. Aucune relation n’a su effacer ces hypothétiques amours de mon esprit.

J’ai donc trompé de façon idéelle bien plus que de façon concrète. Cela fait il de moi un homme infidèle ? Assurément. Et, aux yeux des gens, peut être même d’une façon pire que si j’avais donné sans cesse des coups de canif dans mes différents contrats.

Mais j’ai l’impression que ce papillonnage, qui devient d’ailleurs de plus en plus réel au fur et à mesure que je m’accepte en tant que tel, est nécessaire à mon équilibre. D’aucuns évoqueront la crise de la cinquantaine. Je ne cherche pourtant pas à rattraper le temps perdu, à prendre une revanche sur une jeunesse gâchée. Ni à me prouver quoi que ce soit. Je découvre simplement qu’un autre possible existe et qu’il semble me correspondre plus que celui que j’ai vécu jusqu’à présent.

Alors oui, je l’assume, je suis un coeur d’artichaut. J’aime. Au sens large du terme. Pas à celui d’une norme à laquelle je me suis jusqu’à présent plié mais qui, finalement, ne m’a jamais convenu et dont je n’ai eu de cesse que de tenter de m’en évader en imagination. Alors, quitte à vous déplaire, je me préfère en panamoureux assumé qu’engoncé dans le costume trop étroit du compagnon idéal.

Virtualité (2)

Des heures,échanger, converser,

Et du bout des mots se toucher.

Peut être, un jour alors, coucher

Ensemble, sans tergiverser.

 

Cette distante relation

N’altère en rien notre désir,

Et, pour notre plus grand plaisir,

Nos sens sont en adéquation.

 

Tu aimes mon corps, m’as tu dit,

Alors je te l’offre en image.

Et, même si ce n’est pas sage,

En deux clics je te le dédie.

 

Devant toi je me mets à nu.

Photo prise à la dérobée,

Une exhibition englobée

Dans un rapport peu convenu.

 

Ma queue tendue vers l’objectif

Par le désir que tu procures,

Rectiligne et tellement dure,

Attend ton œil approbatif.

 

Pour toi j’aime me caresser,

Quand tu désires regarder

Ma bite. Et, dans une embardée,

Ma main se meut sans se lasser.

 

J’aimerais que tu me voies jouir.

Tu le voudras peut être un jour.

Arrivés à ce carrefour

Il ne faudra pas défaillir.

 

Et, si tu ne le souhaites pas,

Je saurai ne pas insister.

Je ne serai pas dévasté

Et je rangerai mes appas.

Insomnie

La nuit est revenue, hélas pas mon sommeil.

Je suis pourtant couché mais j’ai les yeux ouverts.

Un désir inassouvi, dont l’effet pervers

Ou pas, est le maintien de mon état d’éveil.

Dois je plutôt chercher un orgasme exutoire

Et rapide ? Ou bien prendre le temps du plaisir ?

Quelle option permettrait que je puisse saisir

Le train de l’assoupissement libératoire ?

Commençons ! Je verrai comment cela progresse

Et puis j’aviserai selon les sensations.

C’est déjà une agréable récréation.

Peut être qu’apaisé par ces douces caresses,

En rêvant de vos cons, de vos culs, de vos seins,

Je sombrerai, ma tête écrasant le coussin.

Coup de mou

Perdu dans cette vacuité

Qu’est devenue mon existence.

En aurais je perdu l’essence

Avec mon ingénuité ?

 

Ne reste plus, pour me nourrir,

Qu’amertume et puis désespoir,

Je n’arrive plus qu’à déchoir

Et je me laisse dépérir.

 

Quand cela voudra t il cesser ?

Mes états d’âme me fatiguent

Et je m’use, alors que j’endigue

Les larmes de mon cœur blessé.

 

Prendre du recul, il le faut

Pour à ce marasme échapper.

À nouveau sentir l’agapé

Qui me fait tellement défaut.

 

Balayer alors le passé,

Sans spéculer sur l’avenir

Et accepter de revenir

Au présent, Sans m’en angoisser.

 

Je crois que je détiens la clé,

Ne reste plus qu’à m’en servir.

Alors, je pourrai m’assouvir

Et la boucle sera bouclée.

Migraine

L’orgasme, m’a-t-on dit, fait passer la migraine.

Alors il me faudrait sur le champ essayer

Car c’est insupportable et je dois enrayer

Ce mal de tête horrible et qui me fout la haine.

 

Les partenaires manquent. Et, solitairement

Je vais me caresser, cherchant l’inspiration

Dans la virtualité. C’est par procuration

Que je rechercherai la fin de mon tourment.

 

Ma main, ma seule amie en ce mauvais moment,

M’amènera à ce médicinal plaisir

Dont j’ai un tel besoin. Intense est la douleur

 

Qui enserre mon crâne. Et puis, si par malheur

Ça ne fonctionnait pas, il me faudra choisir

Entre médication et recommencement.

Caféine

 

J’ouvre un œil le matin avec difficulté

Car mes nuits ne m’offrent que bien peu de repos.

Ce sommeil qui me fuit aura bientôt ma peau.

Et je bois un café.

 

J’arrive à mon boulot, au radar le trajet.

Je badge pour entrer, quelques rares bonjours

Un œil sur les réseaux pour me remettre à jour

La machine à café.

 

J’allume mon ordi. Que de mails à traiter

Un tas de réunions, de rapports, de rappels

Des sollicitations à la con, à la pelle,

Pas le temps d’un café.

 

Le déjeuner arrive, alors il faut aller

À la cantine, afin d’avaler un en-cas

Et là, je devrais me contenter d’un déca.

Mais je bois un café.

 

Postprandiale torpeur tu m’as alors gagné.

Interdit de siester, je dois tenir encore

Un long moment. Alors, pour réveiller mon corps,

Je reprends un café.

 

Je rentre à la maison, ma journée terminée.

Je vaque jusqu’à tard et file dormir. Mais

J’ai les yeux grand ouverts. Hélas, j’ai consommé

Un peu trop de café..

Réciprocité (3)

Assise sur ma bouche, elle m’etouffe avec

Son cul si rebondi qu’elle m’offre à lécher.

Et son con qui ruisselle j’essaie d’assécher

De mes lèvres lippues, comme on suce un bombec.

 

Elle me branle aussi, d’une main assurée

Pour extraire mon jus qu’elle convoite tant,

Car elle a entendu que le foutre occitan

Serait susceptible de la transfigurer.

 

C’est un jeu entre nous d’ainsi nous caresser

Auquel nous nous prenons avec avidité

Et qui pour nous est plein d’un certain apparat.

 

En effet le dernier de nous deux qui jouira

Aura pouvoir sur l’autre. Et, sans ambiguïté,

Choisira de le prendre ou de le délaisser.

Avec Toi

Si j’étais avec toi,

Je te dévorerais d’abord du regard. La vie et les années ont donné à ton visage et ton corps une beauté mature qui m’attire et dont je ne me lasse pas de contempler les pleins et déliés.

Si j’étais avec toi,

Je me perdrais dans le sillage capiteux que tu laisses derrière toi. Ce parfum que tu portes et qui s’harmonise si bien avec ce que tu exhales. Ce presque rien mais qui est tellement toi.

Si j’étais avec toi,

Je te dirais des mots insensés, reflets du désir que j’ai pour toi. Je n’aurais pas peur d’être cru, osé, pour te parler de ce que j’ai envie de faire avec toi, dans toi, sur toi. Même de toi.

Si j’étais avec toi,

Je t’écouterais me dire tes envies, tes attentes, tes ordres peut-être. Et, si tu ne dis rien, j’écouterais ton silence. Et ton langage non verbal, parfois plus parlant qu’un discours.

Si j’étais avec toi,

Je toucherais ta peau, partout, de la pulpe de mes doigts. De mes paumes enveloppantes. Pour en apprécier ce grain qui n’appartient qu’à toi, que le temps a doucement poli. Ou durement parfois.

Si j’étais avec toi,

Je goûterais tes lèvres. D’abord celles du haut, carmin. Puis ta peau, partout, pour en apprécier les nuances, cette texture qui me rend fou. Puis tes lèvres du bas, à l’humidité salée, à la douce chaleur. Je m’enivrerais de leur liqueur.

Si j’étais avec toi,

Dans le mélange de nos sens, nous jouirions l’un de l’autre, avec l’autre. Chacune de nos cellules ne serait dédiée qu’au plaisir de nos corps imbriqués, emmêlés, dans une communion si païenne qu’elle toucherait au divin.

Mais tu n’es pas là, tu es passé et avenir. Pas présent. Alors je me souviens, j’anticipe. Et je rêve.