
Mots contraints : azur, barre, cabestan, démâtage, embruns, houle, krill, noroît, océane.
Je me souviendrai toujours de ce soir où, d’un battement de cils sur ses yeux bleus azur, elle m’a invité à la rejoindre avant de disparaître au sous-sol.
J’étais seul et désespéré. Un énième chagrin d’amour m’aveuglait de ses embruns. Alors étais venu au hasard dans ce restaurant pour tenter de l’oublier. J’y mangeais une salade océane avec l’indifférence d’une baleine avalant son krill quand elle est entrée dans mon champ de vision. .
Tout a alors basculé : un grand coup de noroît a balayé mes idées noires et je n’ai plus pensé qu’à la houle de ses hanches alors qu’elle viendrait s’enrouler autour de mon cabestan. Avec elle il n’y aurait pas de démâtage et je tiendrais le cap me suis-je dit.
Et je me suis levé pour la suivre. Juste avant qu’un mec, surgi d’on ne sait où, ne me barre la route en m’intimant de faire la queue comme tout le monde et ne me dise, coupant court à toute protestation, que ce serait bientôt mon tour.
Je m’étais cru son unique amant. Je découvrais le monde sulfureux de la pluralité. Mais j’étais prêt à tout pour elle tant j’étais pris dans ses filets.
— Au suivant !
Et j’avais avancé.