Au bain

Les yeux fermés, je flotte immobile dans le bain bouillonnant.

Je ne sursaute pas lorsqu’une main tendre et possessive se pose sur le devant de mon maillot, car je la sais amie même si elle est inconnue, et la laisse se glisser sous le lycra. 

Je suis désormais massé de toute part, toujours passif et les paupières closes, n’entendant que le bruit de l’eau et celui, relaxant, que les enceintes crachent. C’est bon. 

Je jouis vite et la main m’abandonne, satisfaite sans doute de son œuvre. Je ne saurai jamais à qui elle appartenait et c’est sans doute mieux ainsi. 

Rousse

Sa toison rousse, qu’elle expose à mon regard avec une impudeur presque touchante, a d’abord incendié ma rétine puis le feu s’est propagé dans tout mon corps et je brûle du désir de posséder ce buisson ardent. 

Ce n’est probablement pas pour l’éteindre qu’elle ouvre désormais le corail de son sexe en me fixant effrontément et les effluves qui me parviennent finissent de me faire perdre la raison. 

Elle n’a plus désormais qu’à me susurrer de venir la rejoindre. Elle aura tout ce qu’elle veut et même plus. Je suis devenu sa chose, l’objet de son plaisir et rien d’autre. 

Petit matin

Le café n’a pas le même goût que d’habitude ce matin, il a celui, salé et musqué, de la nuit que nous venons de passer ensemble, un goût de foutre et de mouille, de sueur et de salive.

M’aurais-tu joué un tour avant de partir ? À moins que ce ne soit le souvenir frais de nos folles étreintes qui n’aveugle mes papilles. Peu importe après tout, je le savoure ce café, comme je t’ai dégustée il y a à peine quelques heures, en prenant tout mon temps pour en apprécier toutes les nuances.

Aurait-il eu la même saveur pour toi ? 

Backroom

Mots contraints : Crasse, confiance, ange, daddy, rainure, maison, drone, partir, logique.

Le matelas qu’il m’offre est couvert de crasse mais j’ai confiance en sa gueule d’ange et, tout Daddy que je suis, j’ai envie de me laisser faire. Une rainure le long du mur évacue toutes sortes de fluides, je ne me sens pas moins comme à la maison en m’allongeant sur cette couche alors que des enceintes invisibles crachent du drone metal.

C’est parti, les premières mains se posent sur moi, à la fois douces et possessives. En toute logique, au moins l’une d’entre elles finira dans mon cul et je crois que je vais aimer ça.

Les oulimots des copines et des copains

Le magasin de porcelaine

Ce qui m’a sauté aux yeux dans un premier temps, ce sont les montres en vitrine alors j’ai poussé la porte et je suis entré. Quelques essayages plus tard j’ai constaté qu’il y avait un rayon arts de la table au premier. Je suis donc monté et me voilà en train de voir tout ce que cette boutique peut avoir comme verres à vin, carafes et surtout tasses à expressos dont je désire me refaire un service. Il y en a une paire en promo mais ce sont des fins de série et je doute qu’il y en ait assez. Dans ce cas pourquoi pas celles-ci au design plutôt surprenant avec cette sorte d’hélice à l’intérieur ? Elles sont sympa mais à quoi cela rime-t-il ? 

“Je peux vous aider peut-être… “

Je n’ai pas entendu la vendeuse arriver dans mon dos et si elle me surprend dans un premier temps, je suis, dans un deuxième, sous le charme de cette voix qui vibre quelques tons au-dessous de ce qu’on peut entendre habituellement d’une femme. Je me tourne donc et le contact visuel qui se fait m’électrise. Elle est grande, plus que moi avec ses talons, et d’un gabarit de déménageur qui tranche avec la délicatesse de toute la vaisselle qui se trouve dans le rayon. 

“Avec plaisir, faites-moi donc l’article de ces tasses.”

J’ai un gros faible pour les femmes hors normes et j’ai envie de passer un peu de temps avec elle alors je bois ses paroles lorsqu’elle me raconte la genèse du modèle qui a attiré mon regard. Regard qui s’égare à présent dans le décolleté que j’ai sous les yeux et auquel il manque un bouton ou deux de trop pour qu’il soit parfaitement honnête. Le sillon qu’il révèle est une réelle invitation au voyage et je m’y laisse aller. 

“Je vous ai perdu je crois, et mes yeux sont plus haut…”

Pris en flagrant délit de matage, je m’apprête à bredouiller une excuse qui risque d’être pitoyable lorsqu’elle pose son index sur mes lèvres. 

“Ne perdez pas votre temps, j’ai compris l’effet que je vous fais. Vous n’êtes pas mal non plus vous savez ? Et si vous avez oublié mon explication je peux vous faire une démonstration, vous voulez un café ? “

Je ne sais que dire mais son regard gris acier est amusé, ce qui me rassure. Et je veux bien goûter aux arômes que la cannelure de la paroi est censée libérer. 

“Suivez-moi dans ce cas “

Elle se déplace avec une agilité incroyable pour son gabarit mais après tout une tigresse est un grand animal et, alors que je lui ai emboîté le pas, je suis les vagues que font ses hanches. Il y a une machine à café dans un recoin, une arrière-salle plutôt, qu’elle met en marche avant de faire couler le café, prenant bien soin qu’il se déverse sur la rainure. Le spectacle de la mousse qui se forme au-dessus du breuvage est saisissant et j’adore ce visuel. J’adore tout autant la façon qu’elle a de prendre ma main en me tendant la tasse et la délicate pression qu’elle y met. Extrêmement troublé, je commence ma dégustation et force m’est de constater qu’elle avait raison. La dosette qu’elle a utilisée et que je connais bien pour utiliser les mêmes au travail donnent ici un jus bien plus doux. 

“Vous aimez ?”

Je ne sais plus si elle parle de ce que je bois, de ses seins qu’elle a collés entre mes omoplates ou de ses lèvres très près de mon oreille et cela n’a absolument aucune importance. J’aime tout de ce moment et je me tourne pour le lui dire lorsque sa bouche s’écrase sur la mienne. Ses lèvres ont un goût de fruits rouges me dis-je alors qu’elle me fourre sa langue au fond de la gorge. 

“Laisse-toi faire…”

Qu’elle soit passée au tutoiement ne me surprend pas, l’habileté avec laquelle elle sort ma queue raidie de mon pantalon à peine plus. Elle me prend à pleine main et se met à me branler avec délicatesse. Elle ne tarde pas ensuite à se mettre à genoux devant moi et gobe mon gland. Je pose mes mains sur ses tempes, plus pour me donner une contenance qu’autre chose, et je me laisse pomper par cette bouche experte qui m’amène rapidement à la jouissance. Je lui dis que je ne tiendrai plus très longtemps et, au lieu de cesser, elle exagère au contraire la caresse de sa langue et me saisis par les fesses. Je ne peux donc pas reculer et lorsque j’explose, je le fais dans sa gorge. Je n’ai pourtant pas l’impression qu’elle me boit, ce qui se confirme lorsqu’elle se redresse et vient à nouveau m’embrasser. J’ai le goût de ma semence mélangé à celui de l’arabica dans ma bouche et cela est délicieux.

“Le final n’est bien évidemment qu’une option mais au moins je vous ai fait tout découvrir. “

Elle a repris son vouvoiement très professionnel et me rajuste avec tout autant de délicatesse que lorsqu’elle m’a défroqué quelques minutes auparavant. Je suis encore sous le choc de ce qu’elle vient de me faire et prends soudainement conscience du fait que nous aurions pu être surpris par une de ses collègues. 

“Un service de quatre ça vous ira ?”

Cela me convient parfaitement et je passe en caisse. J’accepte bien évidemment qu’elle me rentre dans leur fichier client, je trouve que cette manière de lui donner mon adresse et mon numéro plutôt originale surtout lorsqu’elle ajoute que je serai dans un mailing particulier, et je paie. Sa main est toujours aussi douce alors qu’elle me tend mes achats et sa voix me chatouille agréablement les oreilles lorsqu’elle susurre un “à bientôt“ lourd de sens. 

Entretien annuel

C’est un défi qu’Elle m’a lancé, je dois passer une journée au travail en portant ma cage et un body en dentelle fendu à l’entrejambe et qui dévoile les seins sous mes vêtements. À l’occasion je dois aussi porter le rosebud XXL qu’elle m’a offert pour Noël. J’accepte tout ceci sans la moindre difficulté et je dois avouer prendre un certain plaisir à croiser mes collègues ainsi harnaché sans qu’il ne se doutent de rien. 

Ça c’était jusqu’au moment où mon N+1,dont un call venait de s’annuler, ne me propose de la remplacer par mon entretien annuel. Je suis un peu pris au piège, pas le temps de me changer et sans la moindre raison de décliner une invitation que j’attendais depuis quelques semaines déjà.

Nous voilà donc dans une salle de réunion et je l’écoute énoncer ce qu’il pense de mon bilan de l’année. J’essaie de me concentrer et c’est un sacré effort car je sens mon dessous me gratter la peau et mon plug me dilater le fondement. Chose étrange, les facultés d’adaptation du corps humain sans doute, tout devient très vite très limpide et je me sens très fort au moment où je dois prendre la parole. Je n’oublie pas pour autant ce que j’ai sur moi ou en moi mais il me semble que ce dont je pourrais avoir honte me donne au contraire une assurance que je ne me connaissais pas et je me surprends à développer un argumentaire sans faille à propos de ma promotion, auquel mon directeur finit par se ranger. 

“Tu m’as surpris, je ne connaissais pas une telle pugnacité et j’apprécie cette découverte.”

Je ne peux pas lui dire à quoi il doit ce comportement nouveau. Il faut en revanche que je Lui raconte tout et Lui envoie un long message une fois seul. La dentelle frotte toujours sur moi, le plug pèse dans mon cul et cela m’inspire pour Lui dire tout le bien que me fait ce qu’Elle m’a demandé. Sa réponse ne tarde pas. 

“La contrainte libère et ce n’est que le début. Tu devras recommencer souvent et tu verras que tu t’affirmeras d’autant plus.”

Je prends toute la mesure du poids de ces deux phrases. J’ai été une version améliorée de moi-même durant cet entretien et c’est Elle qui en avait les clés.